Vendredi 1 juin 5 01 /06 /Juin 23:31
- Par x-DDM-th-x - Publié dans : Fiction - Double

A l’autre bout de la ville, une femme jubilait. Elle était si fière de son fils. Son petit Thomas. Depuis quelques temps, il ne suivait pas tous les ordres qu’elle lui donnait, mais ça s’améliorait. Il ne s’agissait que de quelques accrocs, des broutilles. Elle avait pleinement confiance en elle. Son Thomas restera pur. Il ne perdra jamais sa fierté.

Elle aimait tant Stefan. Le perdre a été comme un coup de poignard au cœur, transperçant les chairs, laissant échapper son sang, sa vie. La plaie n’a jamais cicatrisé, suintant jour après jour douleur et haine.

Thomas ressemblait tant à son père. Les mêmes yeux, la même façon de parler et le même sourire, même si ce dernier avait tendance à déserter le visage de son fils. Certaines mimiques, certaines expressions aussi. Toutes ces similitudes lui rappelaient à quel point elle aurait voulu finir ses jours avec Stefan. Elle lui en voulait de l’avoir abandonnée, elle et son fils, même s’il n’avait jamais eu connaissance de Thomas. Elle était persuadée que s’il l’avait su, il serait resté avec elle. Mais ses parents n’avaient pas voulu que sa grossesse se sache, car elle n’avait que 17 ans, alors ils avaient déménagé dès que ce n’était plus possible de le cacher. Son caractère violent et ses excès de colère lui avait déjà valu des ennuis, et ses parents ne voulaient surtout pas voir leur réputation être ternie par leur fille. Personne ne pouvait penser à l’époque que ces sautes d’humeur étaient dues à un problème psychologique. Et même maintenant, personne ne savait ce qu’elle faisait subir à Thomas.

Personne ne pouvait voir les bleus sur son corps, toutes ses plaies couvrant le dos et les bras de son fils, ni entendre les insultes qu’elle lui lançait. En apparence, Sylvie Trümper était une quadragénaire tout ce qu’il y a de plus normal. Elle s’habillait toujours avec classe, ses longs cheveux blonds la plupart du temps attachés en un chignon lâche.

 

En complétant quelques papiers pour son travail, elle réfléchissait à la jeune femme que son fils avait rencontrée. Elle aimerait bien voir une photo d’elle. Etait-elle blonde aux yeux bleus ? Ou avait-elle des cheveux bruns ? Des yeux verts ? Thomas ne lui avait rien dit, même s’il n’avait jamais été très loquace sur ses conquêtes.

Dans tous les cas, elle n’avait pas hésité à lui laisser un peu de liberté. Elle ne le lui refusait jamais quand c’était pour voir une jeune femme. Il ne sortait pas, et n’avait pas d’amis, ce qui faisait qu’il passait beaucoup de temps à la maison à lire des livres, quand il n’était pas à dépanner à la bibliothèque pour se faire de l’argent. Ce n’était pas une simple fille qui lui permettrait d’échapper à son contrôle.

 

Tom, quant à lui, somnolait sur le lit de Bill. Ils s’y étaient installés face à face quelques heures auparavant. Ils s’étaient câlinés, embrassés, caressés. Et sans qu’il s’en rende compte, Tom s’était endormi.        Bill était resté à le regarder dormir, sa main emprisonnée dans celle du tressé. Il était si paisible quand il dormait, et il faisait si jeune aussi. Bill continuait à lui caresser doucement le bras, comme pour le bercer. Il en profitait tant qu’il pouvait, car il sentait au fond de lui que ça ne durerait pas.

Il arrêta ses caresses pour s’installer sur le dos, regardant le plafond. Il voulait les aider, mais ne savait pas comment faire, et ça le mettait en rogne. Il ne pouvait quand même pas l’obliger à porter plainte contre sa mère ! Et le convaincre de le faire ne serait pas facile. Et même si l’idée lui plaisait, il ne pouvait pas non plus l’enfermer chez lui et l’empêcher de retourner vers sa mère.

Alors qu’il cherchait d’autres solutions, Bill sentit Tom remuer dans son sommeil. Il se remit face à lui, et recommença à lui caresser le bras, sans aucun effet. Le tressé remua encore un peu, puis ouvrit les yeux. Un air de panique s’afficha sur ses traits.

 

 

Tom commence à reculer, essayant de s’enfuir. Enfin je devrais dire Thomas, vu comme il a réagi en me voyant. Je lui bloque les mains et m’asseye à califourchon sur lui.

 

« Non, lâchez-moi, s’il vous plait ! Je … je ne dirais plus rien de mal, mais lâchez-moi je vous en supplie.

- Thomas, écoute-m…

- lâchez-moi, lâchez-moi. S’il vous plait, laissez-moi partir.

- THOMAS ! »

 

Il arrête ses supplications, même si je vois qu’il pleure encore.

 

« Je ne vais rien te faire, Je te le promets. Mais j’ai plusieurs choses à te dire, et je veux être sûr que tu n’essayes pas de t’enfuir. Si je vois que tu es attentif, je te relâcherais. D’accord ? »

 

Thomas hoche la tête, retenant ses sanglots. Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi soumis. Il obéirait à n’importe qui pour autant que la personne élève un peu la voix.

 

« Thomas, je … je voulais m’excuser pour tout à l’heure. Je n’aurais jamais dû te … faire ce que j’ai fait. Je suis vraiment désolé. Pour le coup de poing, pour tout. Je me suis comporté comme un vrai salopard. Je n’imagine même pas l’idée que tu dois te faire de moi, maintenant. »

 

Les larmes me montent aux yeux. Je bloque ses deux poignets dans une seule de mes mains et m’essuie les yeux.

 

« Ensuite, ne t’inquiète pas pour Sylvie. Elle croit que tu sors avec la jolie fille que tu as bousculée la dernière fois. Faut remercier Tom pour ça. 

- Ne me parlez pas de lui. Il veut que je devienne… que je… Il me fait peur.

- Tu ne dois pas en avoir peur. Il est là pour t’aider. Il ne veut que ton bien. Et moi aussi.

- Mais mère a dit qu’il…

- Ta mère ne peut pas savoir ce que Tom veut faire. Car il s’est toujours fait passer pour toi pour éviter que tu aies des problèmes. Tu crois tout ce que dit ta mère ?

- Oui.

- Et est-ce que tu crois ce que je te dis ? Penses-tu que je suis quelqu’un de confiance ?

- Je… Je ne sais pas. Sûrement. »

 

Je lui lâche les mains et me redresse. Comment lui faire comprendre ? Je regarde par la fenêtre.

 

« Alors écoute. Ta mère ne devrait pas te frapper et te mutiler. Elle devrait te prendre dans ses bras, t’embrasser sur la joue. Te montrer son amour. Et toi tu devrais pouvoir faire ce que tu veux. Sortir le soir pour boire un verre, draguer quelqu’un, aimer, faire l’amour…

- Ou me faire violer dans un parc par un homme.

- Je t’ai dit que j’étais désolé ! »

 

Je tourne ma tête vers lui, dans l’optique de lui enfoncer dans le crâne une bonne fois pour toutes que je m’en voulais à grands renforts de cris, mais un très léger sourire apparaissant sur ses lèvres m’en empêche.

 

« Je rêve, ou tu te fous de ma gueule ?

- Vous l’aimez, hein ? Vous êtes amoureux de Tom. »

 

Comment a-t-il… ? Je viens à peine de le comprendre, et lui l’a lu en moi en 10 minutes à peine. Je détourne les yeux, sentant mes joues s’empourprer. Si je lui avoue, ou même si je nie en bloc, Tom saura. Et j’aurais voulu éviter ça.

 

« Je ne sais pas. C’est possible.

- Vous l’aimez. Ça se voit.

- Je…

- Et vous aimez aussi ce corps. Peut-être même que vous m’aimez aussi.

- Oui, peut-être bien. Pour moi, vous êtes la même personne. Je ne peux pas aimer l’un et pas l’autre. »

 

Je me baisse, posant mes lèvres doucement sur les siennes. Je le sens résister, même s’il ne me repousse pas, ses mains toujours au dessus de sa tête, puis lentement, il se laisse complètement aller.

Nos lèvres se séparent, nos yeux se croisent. Je vois dans son regard de l’incompréhension, du doute. Et beaucoup de questions. Sûrement autant que dans le mien.

 

« Et toi, qu’est-ce que tu ressens ? »

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