POV Hoon
Je sors de la salle de bains, une simple serviette autour de la taille, et regarde l’horloge suspendue au mur. J’ai encore pas mal de temps devant moi, mais je ne veux pas non plus arriver en retard. Je me saisis d’un simple jeans et une chemise blanche, et retourne à la salle de bains pour me préparer. Après m’être habillé, je me coiffe, me maquille et me dirige vers la cuisine. Je sens des bras m’enserrer la taille et des lèvres se déposer dans mon cou. Je laisse échapper un soupir de bonheur. JaeSeop est le seul qui peut me faire sentir bien, rien qu’en me frôlant.
Cela fait bientôt deux ans que nous sommes ensemble, et plus d’un an et demi que nous vivons sous le même toit. Je l’aime comme je ne pensais jamais pouvoir aimer. C’est plus que de l’amour. C’est la raison pour laquelle le ciel est bleu. Je n’aurais jamais imaginé pouvoir aimer un homme. Mais maintenant, je ne pourrais plus vivre sans lui. Il est ma raison d’être, mon oxygène.
Nous nous sommes rencontrés grâce à SooHyun et KiSeop, nos meilleurs amis. SooHyun, très bon cuisinier, m’avait invité, ainsi que KiSeop - que je ne connaissais pas à l’époque. Et KiSeop a ramené, avec l’accord de Soo, son meilleur ami : JaeSeop. On a bien sympathisé pendant la journée, et on a décidé de se revoir. On se retrouvait pour boire des cafés, manger un truc à midi, quand nos emplois du temps nous le permettaient. Puis un jour, il m’a demandé de le retrouver chez lui, prétextant qu’il voulait me montrer un nouveau petit café sympa, et son appartement était sur le chemin. Quand je suis arrivé sur place, il m’a fait rentrer, et m’a avoué avoir quelque chose à me dire. Et au lieu de parler, il m’a embrassé.
Sur le coup, Je n’ai pas réagi, trop choqué pour faire quoi que ce soit. Puis quand j’ai senti une langue venir caresser ma lèvre inférieure, je suis revenu à moi. J’ai essayé de le repousser, et me suis retrouvé plaqué contre la porte, une langue caressant avidement la mienne. Quand j’ai enfin pu m’échapper, je l’ai frappé, ai crié que je n’étais pas gay, puis suis parti. Quelques temps plus tard, il s’est excusé, et m’a promis que même s’il m’aimait, on pouvait rester amis. J’en étais heureux, parce que je ne voulais pas le perdre. Et peu à peu, je me suis rendu compte que je ressentais plus que de l’amitié pour lui.
Je lui ai longtemps caché, ne voulant pas me l’avouer à moi-même. N’ayant jamais ressenti d’attirance pour un homme, j’avais peur de ce que je ressentais : Il me manquait à peine on se séparait, je ne pensais qu’à lui, je repensais sans cesse au baiser qu’on avait échangé, me rendant compte que ça m’avait plu, et me surprenant à désirer qu’on recommence. JaeSeop m’attirait. Mais ayant ma fierté, je n’aurais jamais pu lui avouer. D’ailleurs je ne l’ai pas fait. C’est SooHyun qui s’était amusé, un soir où il nous avait invité tous les deux, à décorer nos verres avec des messages. Celui de JaeSeop était « il y a, autour de cette table, quelqu’un qui t’aime plus que tu ne peux l’imaginer ». Bien sûr, j’avais confié à mon meilleur ami que je ressentais des choses étranges pour JaeSeop, et lui avait expressément demandé de n’en parler à personne, ce qu’il n’a pas fait. Il l’a dit à KiSeop, qui s’est arrangé pour ne pas être disponible pour le souper. En voyant le message sur son verre, JaeSeop a regardé bizarrement SooHyun, qui lui a lancé un clin d’œil, puis m’a désigné d’un coup de tête discret. Je me suis fait draguer tout le long du repas, sans rien comprendre au comportement de JaeSeop. Et quand je suis parti - assez tôt, car je travaillais le lendemain - il m’a suivi dehors. Quand je m’en suis rendu compte, je me suis retourné et me suis retrouvé collé contre le torse de JaeSeop. Mon cœur battait à tout rompre, et mes joues s’étaient colorées de rouge. Il passa ses bras autour de ma taille, me serrant contre lui. Je me blottis dans ses bras, mes mains allant caresser son dos. Il me souhaita bonne route, et s’éloigna, me gardant tout de même dans ses bras. Nos yeux se croisèrent, et sans que je comprenne, je me jetai sur ses lèvres.
Elles étaient douces et chaudes, et étaient légèrement parfumées par le dessert à la framboise que SooHyun avait concocté. Je restai sans bouger quelques secondes, et commençai à m’éloigner. Aussitôt, JaeSeop glissa sa main dans ma nuque et m’embrassai à son tour, attrapant ma lèvre inférieure entre les siennes et la suçotant tendrement. Je laissai échapper un gémissement, tandis que la langue de JaeSeop rejoignit la mienne, entamant un doux ballet.
J’ai mis longtemps à accepter ses marques d’affection. A cause de ma fierté, je n’assumai pas de sortir avec un homme. Je le repoussais tout le temps, même pour le moindre câlin. Jusqu’au moment où il n’en pouvait plus, que nous nous disputions, et que j’accepte ses caresses, jusqu’à ce que ma fierté reprenne le dessus. Le jour où nous avons emménagé ensemble, je me suis rendu compte que ça ne pouvait plus durer comme ça. Et depuis nous passons notre temps à se faire des papouilles, des câlins, à s’embrasser. J’ai complètement accepté que j’étais homosexuel. Mais …
La voix de JaeSeop me sort de mes pensées.
« Tu rentres tard ce soir ? J’entends dans sa voix qu’il est triste. Je prends ses mains dans les miennes.
- Non, je vais juste passer dire bonjour à SooHyun.
- Ok »
Pourquoi je continue de lui mentir ? Je n’avais pas besoin de lui dire ça. Il sait où je vais, et ce que je vais y faire. Il le sait trop bien.
Je me retourne et me blottit contre lui. J’ai horreur de le blesser comme ça. Mais je n’arrive pas à arrêter. Je l’aime, c’est l’homme de ma vie. Alors pourquoi je n’arrête pas de le faire souffrir ?
Je me recule, et caresse sa joue, essuyant la larme qui s’est échappée de ses yeux. Je l’embrasse tendrement, butine ses lèvres jusqu’à ce qu’il m’accorde l’accès à sa langue. Le baiser s’approfondit, mais reste tendre. Nos lèvres se séparent, et je cache ma tête dans son cou, ne voulant pas lui montrer que je suis au bord des larmes. Je me sépare de lui après avoir déposé une dernières fois mes lèvres sur les siennes.
« Je dois y aller sinon je vais être en retard.
- Ok, à toute à l’heure. »
J’attrape mes clefs, une veste et sort de l’appartement. Je prends la voiture, et m’engage dans le trafic de la ville.
Pourquoi je n’arrive pas à être un mec bien ? J’aime JaeSeop de tout mon être. Mais je le trompe quand même. Il le sait très bien et je sais que ça le blesse. Ça me tue de le voir ainsi. J’ai essayé d’arrêter d’aller voir cette fille. Mais à chaque fois, je retourne vers elle. Ce n’est même pas une question de fierté : ça ne me gêne plus depuis longtemps d’être dominé. Et ce n’est même pas pour le sexe. Je ressens beaucoup moins de choses que quand je le fais avec JaeSeop. Je voudrais juste arrêter d’agir comme ça.
Alors pourquoi je continue ? Je le vois, ça le tue littéralement. Chaque fois que je passe la porte de notre appartement pour aller à ces rendez-vous, je le vois dépérir de plus en plus. Et je ne veux plus lui faire de mal. Je le détruis.
Je me parque devant un petit immeuble. Je sonne à l’interphone, et entends le son caractéristique du déverrouillage de la porte que je pousse. Je monte les escaliers jusqu’à arriver au dernier étage, et frappe à l’une des portes. Elle s’ouvre doucement.
« Salut Jessica »
…
Je m’assieds au bord du lit, dos à Jessica et totalement désemparé, ma main frottant ma nuque.
« Je suis désolé. Je ne sais pas ce que j’ai aujourd’hui.
- écoute Hoon, il faut qu’on arrête de se voir. C’est dommage parce que t’es vraiment un bon coup mais …
- Pourquoi ?
- la seule chose qui nous lie est le sexe, et tu n’arrives même pas à bander, tellement ton esprit est accaparé par ton chéri. Ça ne sert à rien dans ces cas-là. Franchement, dit-moi pourquoi tu continue de coucher avec moi, alors que tu es dingue de lui à en crever ?
- …
- Soit un vrai mec. Assumes tes sentiments et ton homosexualité, putain !
- Je les assume complètement !
- Ce n’est pas l’impression que tu donnes. Tu donnes juste l’impression d’être un connard. Un connard qui couche avec des gonzesses pour se prouver qu’il est encore un homme, malgré le fait qu’il soit gay ! »
Je me tourne vers elle, choqué. Je me rhabille et sort de chez elle, fou de rage. Je rentre dans ma voiture, et démarre à toute vitesse, manquant de causer un accident. Je sors rapidement de la ville, alors que ma vue se brouille.
Je m’arrête sur le coté, coupe le moteur et craque. Je laisse sortir toute ma tristesse et ma rage. Tout ça parce que Jessica a parfaitement raison. Je suis un connard. Même si j’ai accepté le fait que mon cœur bat et battra toujours pour JaeSeop, j’ai continué à coucher avec elle, à mentir à la seule personne qui compte à mes yeux.
Peu à peu, mes sanglots se transforment en pleurs, et ma respiration se calme. Je saisis mon téléphone et compose un numéro. Une seule tonalité retentit avant que mon interlocuteur ne décroche.
« Hel…
- Soo..SooHyun, je peux venir chez toi ? Ma voix tremble. On entend clairement que je pleure. J’ai … J’ai besoin de toi.
- Bien sûr Hoonie. Je t’attends »
…
A peine a-t-il ouvert la porte que je me jette dans ses bras, mes joues toujours inondées de larmes. SooHyun me sert contre lui, caressant mon dos pour me calmer, me murmurant des mots apaisants à l’oreille.
« Allez, calme-toi, comme ça tu pourras tout me raconter. »
Je hoche la tête, et me concentre sur ma respiration, inspirant et expirant le plus calmement possible, sans me préoccuper des soubresauts causés par mes pleurs. Quand je sens que je peux de nouveau parler, je me sépare de SooHyun et essuie mes larmes.
« Je suis un gros con. Je l’aime, putain ! Pourquoi je ne peux pas m’en empêcher ?
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Je me suis fait jeter.
- Et tu dis que tu es un gros con ? C’est JaeSeop le gros con ! Il vient de quitter le mec le plus génial de la terre et …
- JaeSeop n’y ait pour rien.
- Euh je suis perdu là. Tu t’es fait jeter par JaeSeop, mais il n’a rien fait ?
- …
- Tu peux tout me dire, tu sais. Je suis ton meilleur ami.
- Alors promets-moi de ne pas m’interrompre, sinon je n’y arriverais pas.
- Promis. »
Je ferme les yeux, et me concentre sur ma respiration. Je pousse un soupir et me lance.
« Je sors avec l’amour de ma vie, mais ça fait presque un an que je le trompe avec une fille. Je ne ressens rien pour elle. Même pas une attirance physique. Quand je suis parti aujourd’hui, JaeSeop était au bord des larmes, et comme un con je suis parti quand même. Mais je m’inquiétais tellement pour lui que arrivé chez Jess, je n’ai même pas pu bander. Alors elle m’a dit qu’on allait plus se voir, parce que ça ne servait à rien, vu que je ne faisais que penser à JaeSeop. Elle m’a aussi dit que j’étais un gros connard qui couchait avec une fille juste pour prouver que j’étais encore un homme, même en étant homo. »
Je recommence à pleurer, n’osant relever les yeux vers SooHyun. Je suis soudain projeté à terre, une violente douleur venant de mon ventre. Je lève les yeux et vois mon meilleur ami déplier et plier ses doigts. J’aurais pu bloquer son poing, mais il m’a pris par surprise.
« Cette fille a parfaitement raison. Tu es un gros connard Hoon ! JaeSeop est l’incarnation du petit copain parfait. Il est beau gosse, gentil, poli, il cuisine aussi bien que moi, …
- Il est câlin, adorable, et c’est un dieu du sexe.
- J’en demandais pas autant. Bref. Comment tu peux tromper un mec comme ça ?
- Je ne sais pas Soo, Je ne sais pas.
- Et surtout depuis autant de temps ! Il aurait dû le voir et te plaquer depuis longtemps.
- Il le sait. Depuis huit mois. Et je vois que ça le fait souffrir.
- Et il est resté avec toi ? Putain mais … »
SooHyun m’attrape par le poignet et me tire hors de son appartement jusqu’en bas de son immeuble.
« Cette Jess … c’est bien son nom ? Je hoche la tête. Ouais Jess t’a plaqué, mais tu ne ressens rien pour elle. Tu as enfin l’occasion de bien te conduire. Alors maintenant, tu rentres chez toi, tu embrasses ton chéri, lui racontes TOUT. Et tu t’excuses. Et si tu recommences à coucher avec une miss, je te frapperais plus fort qu’aujourd’hui, et je demanderais à KiSeop de m’aider. C’est clair ?
- Tu n’arriveras pas à grand-chose avec KiSeop.
- C’est vrai. Je demanderais à JaeSeop alors. Il doit avoir de la force pour réussir à te soumettre. »
Il rigole en me poussant dans ma voiture alors que mes joues virent à l’écarlate. Avant qu’il ne parvienne à me faire asseoir sur mon siège, j’attrape son cou et l’embrasse sur la joue.
« Merci SooHyun. Tu es le meilleur ami au monde. »
Je monte dans ma voiture et démarre. Je roule à toute vitesse jusqu’à chez moi. Je me rends compte que de sortir avec Jess ne m’apportait rien, au contraire. J’ai perdu la confiance de JaeSeop, et j’ai failli le perdre lui. Je ne sais pas ce que j’aurais fait s’il m’avait quitté quand il a découvert que je le trompais. Parfois je me suis dit qu’il aurait mieux valu pour lui qu’il me quitte sur le champ. Il ne souffrirait pas comme il souffre maintenant.
Je me parque enfin devant chez nous, et rentre dans l’immeuble. Le voyant de l’ascenseur clignote, signe qu’il est occupé. Je n’ai pas
le temps d’attendre. Je commence à grimper les escaliers quatre par quatre. Enfin devant la porte. Je l’ouvre en trombe, tombant sur une vision d’horreur.
JaeSeop est étendu sur le sol, des larmes coulent sur ses joues et j’entends des sanglots sortir de sa gorge. Je me jette à terre à coté de lui, passant ma main sur sa joue.
« JaeSeop, tu m’entends ? Mon cœur ? »
Il ne me répond pas, poussant un gémissement quand je lui tourne le visage vers moi. Je le prends dans mes bras, et l’amène jusqu’à notre chambre, le déposant sur le lit.
Mon dieu que s’est-il passé ?
…
POV JaeSeop
J’entends l’eau de la douche couler. Hoon se prépare pour un autre rendez-vous. Je passe ma main dans mes cheveux courts en soupirant. J’en ai marre de souffrir. Mais je ne peux pas vivre sans lui. Sinon je l’aurais quitté depuis longtemps. Je le vois se faire beau pour ces filles, plusieurs fois par mois. A chaque fois, il me ment, me disant qu’il va voir SooHyun. Mais je sais très bien ce qu’il va faire.
Il entre dans la cuisine sans me voir. Je le prends dans mes bras, son dos contre mon torse et l’embrasse dans le cou. J’adore l’avoir contre moi comme ça. C’est les seuls moments où je suis sûr qu’il n’appartient qu’à moi, et je le ressens encore plus quand nous faisons l’amour. Quand il est sous moi, s’abandonnant complètement à moi, laissant échapper ses gémissements et ses cris, me disant qu’il m’aime … Je retiens mes larmes, les sentant prêtes à déborder de mes yeux.
« Tu rentres tard ce soir ? Je ne sais pas pourquoi je lui demande, alors que je sais que ça réponse va me blesser.
- Non, je vais juste passer dire bonjour à SooHyun. Toujours la même réponse. Il n’a pas besoin de me le dire, il le sait.
- Ok »
Il se retourne et me prend dans ses bras, tandis que je le serre encore plus fort contre moi. Se reculant, il me regarde dans les yeux et caresse ma joue, puis fait se rejoindre nos lèvres en douceur, déposant des baisers papillons sur ma bouche jusqu’à ce que je lui laisse l’accès à ma langue. Il interrompt le baiser, et glisse sa tête dans mon cou.
Si je pouvais, je le garderais à jamais contre moi. Sentir son parfum, la douceur de sa peau, entendre sa voix me murmurer à l’oreille des mots doux, son rire s’élever quand je le chatouille, voir son sourire quand il se lève le matin. J’aimerais être le seul à parcourir son corps. Le seul à recevoir ses caresses.
Il m’embrasse une dernière fois et s’éloigne.
« Je dois y aller sinon je vais être en retard.
- Ok, à toute à l’heure. »
Je ne peux pas m’empêcher de le suivre quand il se dirige vers l’entrée. Des larmes coulent sur mes joues, mais je me retiens de faire trop de bruit, pour ne pas compliquer encore plus les choses. Hoon se saisit de ses affaires et sort, sans même me regarder. J’éclate en sanglots à peine la porte se referme derrière lui. J’en ai marre. J’en peux plus de cette vie. Hoon est l’homme de ma vie, je veux finir ma vie avec lui, mais s’il continue je crois que je vais me barrer. Je sais que ça a été dur pour lui d’accepter son homosexualité, à cause de sa fierté. Mais depuis qu’on s’est installés ensemble, il n’y avait plus de problèmes. Enfin je le pensais. Jusqu’au jour où un téléphone a brisé toutes mes illusions.
Il n’a plus jamais refusé une seule de mes caresses depuis le jour où nous avons pris cet appartement. Mais sans cette fille qu’il voit, est-ce qu’il accepterait encore mes baisers ? J’ai peur que si je l’oblige à ne plus la voir, il ne puisse plus supporter nos contacts, comme au début de notre relation. Je ne pourrais pas le supporter. J’ai besoin de sentir son corps contre le mien, de l’embrasser.
Je sens mes jambes lâcher. J’ai juste le temps de tendre les bras pour me rattraper un minimum. Je reste au sol, me roulant en boule, mes larmes coulant toujours. Si seulement je pouvais dormir. Dormir et tout oublier. Oublier que mon amour finira par me tuer.
…
POV Hoon
J’essuie une nouvelle fois ses larmes, sans me préoccuper de celles qui dévalent mes joues au même moment. Je suis tellement inquiet. Ça fait une heure qu’il est couché, presque sans bouger, des perles d’eau salée sortant de ses yeux. J’essaie de le réveiller en l’appelant, en caressant sa main que je tiens dans les miennes.
« Mon amour, s’il te plait réveilles-toi. Je t’aime »
Je vais déposer mes lèvres sur son front. Il est brûlant. Je vais à la salle de bains, attrape un gant de toilette que j’humidifie et retourne vers JaeSeop. Je passe doucement le gant sur son front et dans son cou. Il remue légèrement, un frisson parcourant sa peau au contact de l’eau glacée. Je repasse dans son cou doucement, descendant un peu sur son torse dévoilé par sa chemise qu’il n’avait pas boutonnée jusqu’en haut. Une plainte sort de ses lèvres, et ses yeux s’entrouvrent enfin.
« Ho..Hoon, t’es déjà là ? Et … pourquoi je suis dans notre lit ? »
Je me jette à son cou, le plaquant contre le matelas. Il m’enlace à son tour, plus faiblement.
« JaeSeop, enfin ! J’ai eu tellement peur, si tu savais ! Quand je t’ai trouvé gisant dans l’entrée, je … j’ai cru que je t’avais perdu. Je suis désolé, mon cœur. Tout ça c’est à cause de moi je le sais. C’est de ma faute si tu souffres. Je … Je te trom.. JaeSeop me pousse pour qu’on soit face à face et pose un doigt sur mes lèvres pour me faire taire.
- Tu n’es pas obligé de le dire. Je suis au courant.
- Je sais. Mais je veux être franc et te l’avouer. Je respire profondément. Je te trompe avec une fille depuis presque un an. Je ne pourrais même pas te dire pourquoi. Je n’ai jamais rien ressenti pour elle. Même pas une attirance physique. Mais maintenant, je te promets que plus jamais je ne te tromperais. J’en peux plus de souffrir, de te blesser.
- Hoonie …
- Je ne te mérite pas. Tu aurais dû te barrer quand tu l’as appris. Et moi je n’aurais jamais dû continuer à le faire. Je n’aurais même pas dû commencer à le faire ! Je suis qu’un connard.
- Hoon …
- Putain mais comment j’ai pu te tromper avec elle ? Tu es la meilleure chose qui me soit arrivé dans la vie. Je veux finir ma vie avec toi. Je ne veux appartenir qu’à toi, que tu saches que malgré le fait que je sois un gros con qui couche avec une miss alors que j’ai le meilleur petit ami du monde, je ne pense qu’à toi, je ne veux que toi. Et surtout que tu ne t’imagines pas que j’aie fait ça parce que je n’assume pas d’être avec toi, ou que je n’assume pas d’être homo..
- Tais-toi Hoon ! »
Je me stoppe directement et lève les yeux vers lui. Il passe sa main sur ma joue, essuyant mes larmes.
« Oui ça m’a blessé. Oui j’ai failli te quitter. Encore aujourd’hui je me suis demandé pourquoi je restais avec toi. Mais comme toi qui ne pouvais arrêter de coucher avec cette fille, moi je ne pouvais pas m’enfuir loin de toi et de la souffrance que tu m’infligeais. Parce que j’aurais souffert encore plus d’être séparé de toi. Et j’avais peur que, si je t’empêchais de la voir, tu refuserais mes gestes d’affection, comme au début de notre relation.
- Non jamais je … des doigts se posent sur mes lèvres, m’intimant de me taire, ce que je fais.
- Mais quand je te voyais souffrir, quand je t’entendais pleurer pendant la nuit, croyant que je dormais, quand tu venais te blottir dans mes bras, je savais que tu n’y pouvais rien. Que tu aurais voulu tout arrêter. Et je n’ai jamais réussi à t’en vouloir. Je t’aime Hoonie. Je t’aime plus que tout, plus que ma vie. »
Ses doigts, qui étaient toujours sur mes lèvres, glissent jusqu’à mon menton, continuent de tracer un chemin de feu dans mon cou et vont caresser ma nuque, rapprochant nos visages et unissant nos lèvres, m’empêchant de lui répondre. Sa langue vient tout de suite à la rencontre de la mienne, commençant un ballet passionné, tandis qu’il me pousse, se retrouvant au dessus de moi. Il prend mes mains dans les siennes et les bloque de chaque coté de ma tête, continuant de m’embrasser avec amour. Je laisse échapper un gémissement en sentant son torse contre le mien, séparés par nos habits, alors qu’il remonte mes mains jusqu’au dessus de ma tête, libérant l’une des siennes pour aller déboutonner ma chemise. Nous stoppons le baiser, à court de souffle.
Il décroche ma ceinture, toujours à une main, et la fait glisser hors des passants. Il s’asseye à califourchon au niveau de mon entre-jambes, se frottant doucement contre la déformation commençant lentement à apparaitre dans mon boxer. JaeSeop commence à m’attacher à la tête de lit à l’aide de ma ceinture.
« Non... Jae... Non JaeSeop s’il te plait. Il s’approche de mon oreille, promène sa langue sur le lobe.
- Je veux que tu comprennes que tu es à moi, que tu m’appartiens, à tout jamais. Si vraiment ça te déplait, défends-toi et repousses-moi. »
En disant ça, il donne un coup de bassin plus appuyé me tirant un gémissement, tout en finissant de m’attacher. Dès que le lien est bien serré, il m’embrasse, sa langue venant caresser la mienne pour se retirer immédiatement, puis descendant, ses lèvres parcourant mon cou, s’arrêtant parfois pour mordiller la peau offerte ou pour la marquer d’un suçon. Je ne peux m’empêcher de tirer sur mes liens, voulant caresser le corps de l’homme que j’aime. Sa bouche continue son parcours, mordillant une clavicule, passant entre les pectoraux, puis remontant légèrement, allant jouer avec un de mes tétons, durcissant au contact de cette langue humide et chaude, et des doigts caressant l’autre. Il continue de descendre, embrassant la moindre parcelle de peau atteignable, apposant sa marque çà et là. Il arrive enfin au niveau de mon pantalon, finissant de me l’enlever tout en me caressant à travers mon boxer.
« Jae~
- Oui mon cœur ?
- Toi aussi… déshabille-toi.
- Je ne sais pas si tu le mérites.
- S’il te plait Jae… »
Il accède à ma requête, se déshabillant totalement. Je me mords la lèvre, admirant l’homme de ma vie. Ses lèvres qui ont parcouru mon corps et m’ont embrassé tant de fois, son torse musclé contre lequel j’aime me blottir, ses mains qui savent être douces et brutales en même temps, son sexe dressé si désirable. Je me tortille, maudissant cette ceinture qui m’empêche de me jeter sur JaeSeop. Il finit par remonter sur le lit, m’enlevant mon dernier vêtement. Il s’installe entre mes jambes relevées et me caresse. Ou plutôt il me frustre, passant ses doigts le long de mon sexe, aussi léger qu’une plume.
Il me caresse plus franchement, mes gémissements de frustration se transformant en gémissements de plaisir. Sa langue vient se promener sur mon membre, puis ses lèvres. Je tire sur mon lien, désirant plus que tout m’en libérer, même si ça m’oblige à subir les caresses de JaeSeop. Je suis complètement soumis à lui, et j’adore ça. Je lui appartiens totalement. Ça a toujours été le cas, mais je le ressens encore plus fortement à ce moment, attaché à la tête de lit, mes entraves me coupant légèrement la peau.
« Jae...plus vite.. »
Il accélère ses vas-et-viens me faisant crier. J’essaie de me retenir, mordant ma lèvre inférieure.
« Je vais… Jae… »
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que je me libère dans un cri. JaeSeop se relève, avalant ma semence. Il vient m’embrasser tendrement. Nos langues se rejoignent, se caressent. J’attrape la sienne entre mes lèvres et la suçote. Je fais tout pour faire durer le baiser. Mais il s’éloigne finalement, se mettant à genoux entre mes jambes.
« C’est que tu es déjà prêt pour un deuxième round. Il repart à la découverte de mon ventre, faisant apparaitre un nouveau suçon sur ma peau.
- Je suis toujours prêt avec toi. Je sens mes joues devenir rouges, alors qu’il caresse l’intérieur de mes cuisses. Il relève les yeux vers moi, alors qu’un sourire moqueur apparait sur ses lèvres.
- Ce n’était pas le cas avec ta maîtresse ?
- … Je n’ose pas lui avouer, mais son rire résonnant dans la pièce confirme qu’il a compris.
- C’est une des plus belles preuves d’amour que tu pouvais me faire. Et ça m’arrange, parce que j’ai bien l’intention de t’envoyer au septième ciel ce soir. »
Il écarte un peu plus mes jambes, les relevant légèrement en même temps. Je laisse échapper un cri lorsque sa langue vient glisser contre mon intimité. Elle s’infiltre en moi, détendant mes chairs et me faisant gémir de plaisir.
JaeSeop me tend deux doigts, que je m’empresse de couvrir de salive. Ils rejoignent sa langue, me tirant d’autres gémissements.
« JaeSeop … viens
- Mais c’est que tu es impatient aujourd’hui.
- C’est t…toi qui me rends fou. »
Il attrape du lubrifiant dans le tiroir de la table de nuit, et en étale sur son sexe. Il se positionne au dessus de moi et me regarde, cherchant dans mes yeux un accord dont il n’a pas besoin. Il s’enfonce en moi doucement, venant m’embrasser, mordillant ma lèvre inférieure. Il glisse sa tête dans mon cou, approche sa bouche de mon oreille.
« Je t’aime »
…
Je me réveille doucement, profitant de la chaleur des couvertures au maximum, malgré le fait que JaeSeop doit être loin depuis un moment. Je me redresse, m’appuyant contre la tête de lit et regarde mes poignets. Ils sont couverts de griffures, certaines saignant légèrement. Je caresse de mon pouce ces marques le sourire aux lèvres.
Je me lève, allant à la salle de bains tout en m’étirant. Arrivé devant le miroir, j’éclate de rire. Un énorme suçon orne mon cou, en plus de la multitude couvrant mon torse, certains étant déjà sur le point de disparaître.
JaeSeop a apposé sa marque sur moi pour montrer à tout le monde que je suis pris.
Je lui appartiens.
Pour toujours.