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Le jeune homme se retourna encore une fois. Malgré la pluie, il avait préféré marcher, ne voulant pas prendre le bus, et se retrouver coincé avec Lui. Il le vit d’ailleurs à quelques mètres
derrière lui. Un frisson le parcourut, qui n’était en rien dû à ses vêtements trempés. Il accéléra le pas.
Pourtant il n’aurait jamais pensé, quelques mois en arrière, se retrouver dans cette situation. Il vivait une histoire merveilleuse avec YongGuk. Il n’aurait pas pu rêver mieux comme première
histoire : son copain était romantique, tendre, toujours aux petits soins pour lui. JunHong s’était au début inquiété de la grande différence d’âge entre eux, mais YongGuk lui avait
clairement expliqué qu’ils iraient à son rythme.
Mais peu à peu, le rêve s’était transformé en cauchemar. YongGuk devenait jaloux, l’appelant presque toutes les heures pour lui demander où il était, ce qu’il faisait. JunHong étouffait auprès de
YongGuk. C’est pour ça que quelques semaines auparavant, il avait pris la décision la plus difficile de sa vie.
…
JunHong était installé à une table, tenant une tasse de chocolat chaud dans ses mains, se mordant la lèvre inférieure. Avec la neige qui arrivait et le froid, une boisson chaude était la
bienvenue. Il était inquiet de ce qui allait se passer. Il ne savait pas commencer annoncer son choix à YongGuk, comment ce dernier allait réagir.
Mais il n’eut pas le temps de
s’interroger plus, car son copain venait de franchir la porte du café, soufflant sur ses mains pour les réchauffer. Malgré le froid, il n’avait pas de gants, et encore moins d’écharpe ou de
bonnet. Le vent qui soufflait sans discontinuer ces temps-ci avait coloré ses joues, et il avait dû commencer à neiger, car de petits flocons étaient coincés dans ses mèches violettes. JunHong
eut le souffle coupé. Même aujourd’hui, YongGuk l’éblouissait par sa beauté, son sourire qui se dessina sur ses lèvres au moment exact où il vit le jeune homme assis. Par toutes ces petites
choses qui faisait qu’il était tombé amoureux de lui.
Il se leva alors que YongGuk arrivait vers sa table. Son copain le prit dans ses bras.
« Comme tu m’as manqué mon cœur ! »
JunHong se contenta de refermer ses bras autour de son copain et de respirer son parfum. Il se rendait compte que c’était une des dernières fois qu’il serait blotti comme ça
contre le torse musclé de YongGuk. Il prit une profonde inspiration, comme pour graver à jamais l’odeur de son parfum, puis s’éloigna.
Ils s’installèrent face à face. Bien que ce soit
lui qui ait voulu ce rendez-vous, JunHong ne savait pas quoi dire, ni par quoi commencer. Son cœur menaçait de sortir de sa poitrine tellement il battait rapidement. Il fixait sa tasse, essayant
de se rappeler les phrases qu’il avait préparées avant l’arrivée de YongGuk. Il sursauta en sentant une chose froide contre sa joue.
« Hé doucement ! Reste calme. Tu sais que tu peux tout me dire.
- Je sais. »
Il prit la main de son copain qui était encore sa joue et la serra dans les siennes en soupirant. Puis il la relâcha, et se redressa sur son siège.
« Je … Je suis désolé Guk mais je … Je n’en peux plus de cette situation. Je veux qu’on se sépare.
- …
- Je ne
supporte plus ta jalousie. Tu es toujours à me suivre, à me demander ce que je fais. J’étouffe avec toi. Je t'aime encore, et je ne pourrais jamais t'oublier, mais j'en n'en peux plus, je ne vis
même plus !
- Tu t’es trouvé un nouveau mec c’est ça ? Il te l’a déjà mise bien prof… »
YongGuk fut interrompu par la main de JunHong qui atterrit sur sa joue avec violence.
« Tu penses vraiment ça de moi ? Que je pourrais tromper l’homme que j’aime, mon premier copain, mon premier amant ? T’es vraiment qu’un
connard !
- Je suis désolé mais …
- Y’a pas de désolé qui tienne. C’est fini YongGuk.
Oublie-moi.
- Non attends !»
…
Il avait regretté sa décision pendant quelques temps. Il détestait faire souffrir les gens qu’il aimait, et avait bien vu la larme qui s’était échappée des yeux de Bang juste avant qu’il ne
courre hors du café. Sa tête choquée devant la froideur dont son cadet avait fait preuve, lui qui était toujours timide et doux. Et YongGuk lui manquait. Il avait commencé à lui manquer le soir
même, alors qu’il essayait de trouver le sommeil. Il avait l’habitude, quand il n’arrivait pas à dormir, de s’imaginer dans ses bras, l’entendre murmurer des « je t’aime », sentir ses
doigts caresser sa peau, entendre son rire.
Mais il voulait tout sauf y penser. La seule chose qu’il désirait, c’était pouvoir revivre normalement, ne plus être constamment en train de se demander comment son copain - ex-copain plutôt, il
avait encore du mal à le dire - allait réagir s’il allait boire un café ou faire du shopping avec son meilleur ami JongUp ou de s’inquiéter car il n’avait pas vu un de ses messages. Il voulait
oublier. Pas toute son histoire avec lui, ça il ne pourrait jamais. On n’oublie pas son premier amour comme ça. Mais oublier les moments durs pour ne garder que les meilleurs souvenirs.
Il passait beaucoup de temps avec JongUp, qui faisait tout pour le distraire. Les parties de jeux vidéo interminables et les soirées films étaient vite devenues courantes, et il arrivait
fréquemment que l’un dorme chez l’autre, car il était déjà trop tard pour rentrer chez soi.
JongUp était heureux de revoir son ami sourire. JunHong était attristé par le comportement de YongGuk, et même en le cachant, JongUp voyait clairement celui qu’il considérait comme un frère
perdre sa joie de vivre. Le seul moment où il revivait était quand il dansait. Mais depuis leur séparation, tout revenait à la normale. Un mois s’était écoulé depuis leur rupture, et JunHong
avait presque totalement oublié cette histoire. Il lui arrivait encore de se perdre dans ses pensées, mais il n’en parlait plus, et JongUp était heureux pour son ami qu’il soit passé à autre
chose. Alors qu’ils étaient dans sa chambre de JunHong, répétant la nouvelle chorégraphie qu’ils avaient apprise à leur cours de danse, le téléphone de JunHong sonna. Ils s’arrêtèrent, heureux
d’avoir une raison de faire une pause. JongUp était à la salle de bains pour boire de l’eau fraiche quand il entendit un bruit sourd venant d’à côté. Inquiet, il se dépêcha de retourner dans
l’autre pièce.
JunHong était à genoux au milieu de la chambre, son téléphone serré dans ses mains tremblantes. Il avait de la peine à respirer et un masque de terreur avait couvert ses traits.
JongUp se précipita vers son ami et le prit dans ses bras.
« Qu’est-ce qu’il y a Zelo ?
- Gu…Guk »
Le plus jeune ne pouvant pas en dire plus, JongUp se saisit doucement du téléphone de son ami et le porta à son oreille. Il entendit la boite vocale demander s’il souhaitait
réécouter le message. Il appuya sur la touche Menu pour confirmer et reconnut tout de suite la voix de YongGuk.
« Bébé, pourquoi tu ne réponds pas à mes appels ? Ça fait des semaines que j’essaye de te joindre. Même sur ton fixe tu ne réponds pas. Alors que je sais que tu es chez toi. Je vois
la lumière dans ta chambre. Je t’aime. Reviens vers moi s’il te plait. Tu me manques Bébé. »
JongUp lança le téléphone sur son matelas avec rage, puis resserra son étreinte.
« Chuuut, calmes-toi.
- Me calm… me calmer alors qu’il est peut-être de...hors en train de nous observer ?
- Il est peut-être juste passé
par hasard devant la maison. Allez, respire profondément. »
JongUp resserra un peu plus son étreinte, autant pour montrer à JunHong qu’il était là pour lui que pour s’empêcher d’aller à la fenêtre contrôler que YongGuk n’était pas en bas. Il
bouillonnait de rage et savait que s’il le voyait devant chez son meilleur ami, il n’arriverait pas à se retenir d’aller le frapper. Et qu’il ne valait rien face à lui. Il n’avait que dix-sept
ans, et malgré sa musculature assez impressionnante, il ne faisait pas le poids face à un homme de vingt-deux ans.
Les sanglots qui secouaient le corps de JunHong se calmèrent plusieurs heures plus tard, alors qu’il tombait dans un sommeil profond. JongUp le porta, l’installa dans son lit et éteignit la
lumière. Il allait s’enfiler sous ses couvertures quand la curiosité le reprit. Il se dirigea vers la fenêtre et écarta les rideaux.
Il ne vit personne devant la maison, mais au bout de la rue, une silhouette s’évanouissait dans la nuit, se retournant une dernière fois en direction de la maison avant de disparaître
complètement.
…
Depuis l’épisode du message vocal, JunHong restait toujours avec JongUp. Il était terrorisé que YongGuk essaie de s’en prendre à nouveau à lui s’il se retrouvait seul. Comme aujourd’hui. JongUp
avait un empêchement, et n’avait pas pu venir en cours. JunHong avait décidé de sécher les cours de danse, mais son meilleur ami l’avait appelé pour lui rappeler qu’il devait absolument y être,
car ils étaient censés recevoir les informations pour la prochaine représentation, et qu’au moins un membre de chaque groupe devait être présent pour pouvoir y participer, mais qu’il le
rejoindrait pour le chemin du retour.
JunHong avait alors combattu sa peur et s’était rendu à la salle de sport, et à la fin du cours, avait attendu plusieurs heures que JongUp arrive, mais il avait trop froid et s’était décidé à
rentrer seul, sursautant au moindre petit bruit. Mais maintenant qu’il fuyait YongGuk à travers la nuit, et luttant contre le froid et la pluie, il voulait juste revenir en arrière, et être
lâche. Être resté attendre JongUp. Ou même ne pas aller au cours de danse, rentrer chez lui directement, et attendre patiemment le lendemain, quand JongUp viendrait le chercher devant chez lui.
Il commençait même à regretter d’être sorti avec lui.
Il se retourna, et ce qu’il pensait se confirma : Il n’arriverait pas à lui échapper. L’attitude et les nombreux messages de YongGuk l’empêchaient de dormir, et son cours de danse l’avait
épuisé. Seul un miracle pourrait l’aider. Alors qu’il arriva à un croisement, il changea de direction, pensant pouvoir semer son poursuivant en passant par les petites ruelles. Mais YongGuk se
rapprochait de plus en plus, n’étant séparé de lui que d’une dizaine de mètres maintenant.
« Bébé, attends-moi ! »
JunHong commença à courir, et entendit clairement YongGuk faire de même. Il allait retourner dans une autre rue plus fréquentée quand il se fit plaquer contre le mur. Son cou fut
tout de suite attaqué par des baisers.
« Guk, laisse-moi partir maintenant !
- Je ne peux pas. Sans toi, je crois que je vais devenir fou. Je t’aime tellement Bébé.
- Tu
ES devenu fou ! Tu m’aimes ? Ce n’est pas de l’amour Guk. C’est de l’obsession ! »
YongGuk attrapa les poigna de JunHong et les plaqua au dessus de sa tête, les bloquant avec une de ses mains.
« Ne dis pas que je suis fou, alors que tu ne connais rien à l’amour ! Son poing libre s’abattit brutalement contre le mur, non loin de la tête du plus jeune, le
faisant sursauter. Tu ne sais pas les sentiments que je ressens, alors ne me parle pas d’obsession ! »
Alors que des lèvres s’écrasaient brutalement contre les siennes, et qu’une langue forçait leur barrière, JunHong se demanda pourquoi YongGuk était comme ça. Il était terrorisé par
le comportement de son ex-copain. Il souhaitait juste le voir disparaître de sa vue. Il se sentait oppressé. Il étouffait. Il voulait arrêter de pleurer chaque nuit, tremblant de peur à l’idée
que dehors, YongGuk, appuyé contre un réverbère, observait sa fenêtre, essayant de distinguer quelque chose dans l’obscurité de la maison.
Il sentit soudain la main libre de YongGuk glisser sur son torse et s’infiltrer sous ses habits trempés tandis que, ayant arrêté le baiser pour reprendre son souffle, il glissait sa tête dans son
cou pour lui parler à l’oreille.
« Je sais que tu m’aimes, que tu as besoin de moi. Sa main qui était montée jusque sur ces pectoraux redescendit lentement. Que jamais tu ne pourras aimer une autre
personne que moi. Je serais toujours avec toi … l’intruse glissa sur les abdos, s’infiltra sous l’élastique du jogging que JunHong avait laissé après la danse, désireux de retrouver
JongUp au plus vite …Comme une ombre. Jamais tu ne pourras te débarrasser de moi. JAMAIS ! »
YongGuk commença à caresser JunHong par-dessus son boxer, devenu plus que moulant à cause de la pluie qui tombait toujours. Le jeune danseur essayait de s’échapper, mais son ainé était beaucoup
trop fort pour qu’il puisse lutter. Et son corps réagissait malgré lui aux caresses qu’il subissait. Il ne pouvait que supplier son tortionnaire de le laisser partir, les yeux fermés, en priant
pour que tout ceci ne soit qu’un rêve.
Puis soudain, YongGuk retira sa main en poussant un gémissement de douleur, et s’éloigna légèrement. JunHong ouvrit les yeux juste assez vite pour voir JongUp lui asséner un autre coup de poing.
YongGuk s’effondra au sol, gémissant de douleur. Son adversaire attrapa le bras de JunHong d’une main, son sac tombé à terre de l’autre et commença à courir. Le plus jeune avait de la peine à
suivre, le souffle encore coupé par ce qu’il venait de vivre, et son ami le forçait à avancer, l’encourageant au maximum.
Peu à peu ils ralentirent, exténués. JongUp se retourna, et soupira.
« C’est bon, il ne nous a pas suivi. Et on est presque arrivés.
- Arrivés où ? »
JunHong s’inquiétait, car ils n’étaient ni dans son quartier, ni dans celui de JongUp. Un sourire énigmatique apparut sur ses lèvres alors qu’il se dirigeait, toujours en tenant le
bras de JunHong, vers un immeuble. Il tapa le code de l’entrée et entra dans l’immeuble, se dirigeant vers l’ascenseur. Sans aucune hésitation, il appuya sur un étage et l’ascenseur se mit en
marche. Arrivés à destination, ils sortirent et allèrent vers une porte contre laquelle JongUp frappa trois fois. La porte s’ouvrit à la volée et un homme se jeta sur lui pour le serrer dans les
bras, sous le regard choqué de JunHong.
« Comme tu m’as manqué Uppie ! J’ai cru mourir sans te voir ni t’entendre pendant tout ce temps ! Même si je sais pourquoi tu n’as pas pu m’appeler et que je ne t’en veux
pas.
- Toi aussi HimChan. »
Le dénommé HimChan s’éloigna, se retrouvant en face de JongUp, et s’approcha, essayant de l’embrasser. JunHong voulut s’interposer, mais son meilleur ami fut plus rapide le
repoussant doucement, rougissant légèrement.
« Mais qu’est-ce qu’il y a ? Soudain, le noiraud se rendit compte de la présence du plus jeune et se sépara de JongUp. Oh désolé. Tu dois être JunHong, le
meilleur ami d’Uppie ! Je suis Kim HimChan, son copain. »
JunHong ouvrit grand ses yeux, se tournant vers son meilleur ami, qui baissa la tête, rouge de honte.
« Channie, je ne lui avais pas encore dit pour nous deux ! HimChan se mordit la lèvre, sentant qu’il avait fait une gaffe. Bon … JunHong, il releva les
yeux, osant regarder son meilleur ami, je vais t’expliquer tout ça ce soir, je te le promets. En attendant, il se tourna vers son copain, tu peux nous laisser l’appart
pour cette nuit ?
- Bien sûr Uppie-chéri ! Mais à la condition que tu me laisses t’embrasser ! Vu que de toute façon, maintenant JunHong est au courant
… »
Il laissa échapper un rire avant que JongUp n’aille se blottir dans ses bras pour échanger un tendre baiser. JunHong détourna les yeux. Voir son meilleur ami en couple le
réjouissait, même s’il aurait voulu l’apprendre de façon moins abrupte, mais vivre son bonheur et son amour en direct lui rappelait trop de mauvais souvenirs. Il ne tourna la tête à nouveau que
quand il les entendit s’échanger des mots doux, signe qu’ils avaient fini de s’embrasser.
« Je peux aller chez toi ?
- Oui. Et dis à mes parents que j’aide JunHong. Ils comprendront.
- Ok je reviens demain matin alors. Bye
je t’aime.
- Je t’aime »
HimChan attrapa doucement le menton de JongUp et l’embrassa tendrement. JunHong ne put s’empêcher de sourire, voyant son ami rougir du baiser. Ils se séparèrent et HimChan se dirigea
vers l’ascenseur saluant JunHong de la main.
Il se retourna vers JongUp, un énorme sourire aux lèvres.
« Petit cachotier. Tu as beaucoup de choses à me raconter, toi !
- hum … viens, je vais te filer des habits secs, sinon tu va tomber malade. »
…
JongUp avait raison. JunHong avait attrapé un bon rhume, et son nez était écarlate à force d’utiliser des mouchoirs. Il avait donc hérité du surnom de Rudolph, et HimChan ne cessait de l’appeler
comme ça. JunHong n’osait rien dire, le noiraud l’accueillant chez lui depuis son agression. Il avait beau dire qu’il pouvait retourner chez lui, que ses parents devaient s’inquiéter, qu’il ne
voulait pas s’imposer. Mais le petit couple s’était organisé : JongUp était allé chercher des habits pour JunHong, prévenant par la même occasion ses parents qu’il restait chez lui, puis il
était passé chez lui expliquant à ses propres parents que son meilleur ami s’étant violemment énervé contre ses parents, il était plus ou moins à la rue et qu’HimChan l’accueillait, JongUp
restant là-bas pour que JunHong ne se sente pas mal à l’aise. Et le fait que JongUp restait depuis deux semaines faisait plaisir à HimChan, et donc il n’était pas du tout gêné par cet
arrangement, bien au contraire.
JunHong n’aurait pas pensé pouvoir être plus proche de JongUp qu’il l’était. Mais depuis son agression et la nuit qu’ils avaient passée à discuter, ils s’étaient encore rapprochés.
Durant cette nuit, ils avaient parlé de tout. De la danse, de la dernière musique qu’ils avaient découverte, de YongGuk, d’HimChan. Cela avait été le grand sujet du jour, JongUp n’était jamais
sorti avec quelqu’un avant lui, et JunHong était vraiment content pour lui, même s’il s’inquiétait, HimChan et JongUp ayant sensiblement la même différence d’âge que YongGuk et lui. Mais de vivre
avec lui depuis quinze jours lui avait prouvé que jamais il ne serait comme YongGuk.
Ils avaient beau faire attention, HimChan et JongUp ne pouvaient s’empêcher de se faire des papouilles devant JunHong. Il leur laissait le maximum d’intimité, mais il ne pouvait pas non plus
vivre reclus dans sa chambre. Mais chaque mot doux, chaque baiser que le couple échangeait rappelait de mauvais souvenirs au plus jeune. Mais ce n’était rien comparé à la fois où JongUp avait
raconté sa première fois avec HimChan. Chaque phrase, chaque mot le ramenait en arrière dans le temps, lui faisant revivre sa propre expérience. Comment YongGuk l’avait rassuré, comment pour la
première fois il avait senti des doigts pénétrer son intimité, le sexe de son copain aller et venir en lui. La première fois qu’il avait serré le corps nu de YongGuk contre le sien. Il avait pris
sur lui, sachant à quel point raconter sa première expérience à son meilleur ami était important. Mais quand JongUp, rougissant de plus en plus, avait décrit en détail ce qu’il préférait et ce
qu’HimChan préférait, il n’avait pu s’empêcher de s’imaginer avec son ex-copain. Il avait subtilement fait dévier le sujet sur la rencontre entre HimChan et JongUp, et ce dernier, ayant compris
la gêne de son ami, n’avait pas relancé le sujet.
JunHong téléphonait chaque soir à sa mère, pour la rassurer. Oui il allait bien en cours, oui il révisait bien. Oui ses cours de danse se passaient bien. Non il n’avait toujours pas rappelé
YongGuk, qui ne cessait de téléphoner à la maison. Sa mère adorait son ex-copain. A ses yeux, c’était le beau-fils parfait. Alors elle ne pouvait s’empêcher d’en vouloir à son fils de ne pas lui
répondre, alors chaque fois qu’il laissait un message sur le répondeur, elle le transmettait à son fils.
Il boucla le téléphone et soupira en le posant sur la table basse. JongUp vint le prendre dans ses bras. Il savait que la mère de JunHong voulait qu’il se remette avec YongGuk, et que ça lui
faisait mal. HimChan, voulant les faire sourire, se jeta sur eux et les serra contre lui en criant « partouze de câlins ! ». Cela marcha, les deux plus jeunes éclatant de rire.
Leur joie fut interrompue par le téléphone de JunHong qui sonna.
« Ah ma mère a oublié de me dire quelque chose ! »
Elle avait l’habitude de passer par son répondeur pour lui dire ce qu’elle avait oublié, pour qu’elle-même n’oublie pas à nouveau si elle n’arrivait pas à le joindre tout de
suite.
JunHong brisa l’étreinte, se saisit de son natel, et écouta son répondeur. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que ce n’était pas sa mère.
« Bébé, tu me manques. Je ne te vois même plus chez toi, ou chez JongUp. Pourtant ta mère m’a dit que tu restais chez lui. Et je n’arrive plus à te joindre. Je t’aime mon cœur. Je ne vis
plus sans toi ! J’aimerais te voir. Je t’ai préparé une petite surprise vu que demain ça fera trois ans qu’on s’est rencontrés. Je suis sûr que tu vas aimer mon cadeau. Je t’attendrais chez
moi. Passe s’il te plait. Je t’aime Bébé. »
JunHong se figea. En plus de le persécuter et de l’agresser, il suivait aussi JongUp ? YongGuk était vraiment terrifiant. Mais il n’avait pas à s’en prendre à son meilleur ami. Il
se rendait compte peu à peu que le seul moyen était de le confronter. Il n’avait plus le choix. Même s’il était terrorisé. Il allait devoir aller le voir.
« Ça va Zelo ? Tu es tout pâle !
- euh, oui oui ne t’inquiète pas Chan, je suis juste fatigué à cause du rhume. Je vais aller me
coucher.
- Si tu veux je dirai aux profs que tu es malade.
- On verra comment ça va demain. Bonne nuit.
- Bonne
nuit ! »
…
JunHong se réveilla en criant. Les images de son rêve passaient devant ses yeux, comme des flashs, augmentant peu à peu son trouble et son souffle refusait de se calmer. JongUp déboula en trombe
dans sa chambre.
« Zelo ? »
Il vint s’asseoir au bord du lit et passa son bras autour des épaules de JunHong, qui sursauta.
« Dé…Désolé de t’avoir réveillé.
- J’étais déjà levé, ne t’inquiète pas. Mais … il coiffa les cheveux de son ami en arrière pour avoir accès à son front,
sur lequel il posa la main. Tu es brûlant !
- Je …
- Reste couché, je préviendrai les profs. Et pense à boire beaucoup ! Ça aidera à
faire baisser la fièvre.
- Oui maman ! »
JunHong reçut une petite tape sur l’épaule de la part de JongUp qui se releva, lui disant encore une fois de se recoucher, puis le salua avant de quitter la pièce. Il se laissa
tomber sur son lit en lâchant un soupir. Il n’avait pas de la fièvre. Ou en tout cas, il n’était pas malade. Il ferma les yeux et se concentra. Il ne voulait penser à rien, et ne surtout pas
penser à son rêve. Il lui avait paru si réel : les caresses, les sensations. Les mains qui avaient parcouru son corps, les mots qui avaient été murmurés à son oreille …
« Je t’aime Bébé. »
Ces mots, murmurés au creux de son oreille, envoyèrent un délicieux frisson dans tout le corps de JunHong. YongGuk continuait de faire glisser sa main sur son torse, lentement,
délicatement, frôlant à peine la peau.
« Moi aussi .. je t’aime Guk. »
Ses lèvres se promenaient sur son cou, de la peau si fine derrière l’oreille jusqu’à la clavicule, laissant de légères marques là où la peau était aspirée, remontant longer la
mâchoire, redescendant jusqu’à la pomme d’Adam, la mordillant légèrement. YongGuk savait vraiment comment le rendre fou. Il connaissait le moindre de ses points faibles, et savait s’en servir
pour lui faire perdre la tête. Comme maintenant où il dessinait de petits ronds du bout des doigts juste en dessous du nombril de JunHong, tandis qu’il avait attrapé sa lèvre inférieure entre ses
dents pour la mordiller tendrement. Il fit glisser sa main dans le boxer du jeune homme, qui sursauta à ce contact et laissa un petit cri s’échapper de ses lèvres. Leur baiser s’intensifia, alors
que YongGuk commençait à caresser le sexe dressé de JunHong.
Les caresses qu’il recevait lui faisaient perdre toute raison. Il n’arrivait plus à penser, sa respiration était chaotique
et son rythme cardiaque s’affolait de plus en plus. Ses mains allèrent fourrager dans les cheveux de YongGuk tandis que son boxer rejoignait ses autres vêtements éparpillés sur le sol de la
chambre. Il prenait peu à peu confiance, allant caresser d’une main le dos de son copain, et répondant plus franchement au baiser. YongGuk se recula pour retourner torturer le cou du jeune homme,
puis s’attaqua au lobe de son oreille, le mordillant doucement.
Encore un de ses points faibles. YongGuk allait finir par le faire sombrer dans la folie.
JunHong secoua la tête comme pour effacer ces images de sa tête. Il n’en pouvait plus. Il n’arrivait plus à dormir depuis l’épisode de la ruelle, et quand il était éveillé, il ne pouvait
s’empêcher de s’inquiéter, ayant peur de recroiser YongGuk, malgré le fait qu’il faisait la plupart des trajets en voiture avec HimChan, et se débrouillait pour que son ex-copain n’en sache rien.
Mais ce n’était plus possible. Il voulait rentrer chez lui, revoir ses parents. Revivre.
Il se leva, et alla à la salle de bains. Quand il croisa son reflet dans le miroir, il eut un choc. Il avait toujours été mince, cette impression de finesse accentuée par sa grande taille. Mais
maintenant, il était maigre, presque squelettique. Ses traits étaient tirés et de grands cernes ornaient ses yeux.
Il allait devenir fou à ce rythme. Il repensa au message que lui avait laissé YongGuk la veille. Il ne voulait pas le revoir. Il ne voulait pas affronter son regard. Il voulait encore moins subir
ses caresses. YongGuk avait toujours été très tactile, même avant qu’ils sortent ensemble, et JunHong ne pouvait pas y résister. Sentir sa main dans la sienne, ses bras autour de son torse pour
le serrer contre lui, ses mains caressant sa peau, le moindre contact entre eux envoyait de délicieuses décharges dans tout le corps de JunHong.
Mais le rêve qu’il avait fait lui prouvait que YongGuk lui manquait, que ses sentiments pour lui n’avaient pas disparu. Même si maintenant il en avait peur, il l’aimait toujours. La façon qu’il
avait de le regarder et son sourire ne manquait pas d’affoler son cœur à chaque fois qu’il le voyait.
Il se prépara gentiment, sans grande envie. Il s’inquiétait de ce qui allait se passer tout à l’heure quand il aurait rejoint YongGuk chez lui. Mais il ne supportait pas le fait qu’il surveille
aussi JongUp. Il devait tout faire pour que YongGuk arrête de le traquer. Il laissa un message sur un bout de papier, puis sortit de l’appartement, fermant derrière lui. Il réajusta son écharpe,
et sortit de l’immeuble. Il se mit en route, ne pouvant s’empêcher de regarder partout autour de lui. Il avait peur que YongGuk arrive derrière lui, même s’il savait qu’il était chez lui, en
train de l’attendre. Il n’avait jamais eu peur de rester tard le soir dans les rues avec ses amis, même quand il était encore enfant. Il n’avait pas peur du noir ou des insectes.
Mais depuis qu’il avait quitté YongGuk, il était terrorisé. Il tremblait au moindre bruit, comme un enfant perdu. Mais il devait être fort. Pour lui, pour sa famille et pour JongUp. Ils étaient
en danger à cause de son histoire.
Plus il se rapprochait de chez son ex-copain, plus son cœur battait rapidement. Peur ou plaisir ? Il sentait qu’une part de lui était contente de le revoir, et qu’il ne pouvait rien contre
ce sentiment. Oui son cœur battait encore, et battrait toujours pour YongGuk.
Après une vingtaine de minutes, il arriva devant l’immeuble de son ex-copain. Il resta un moment dehors, regardant les hauteurs. Il voulait rentrer. Chez HimChan ou chez lui, peu importait, mais
il ne voulait pas rester ici. Mais sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, il avait avancé jusqu’à la porte, et appuyé sur le bouton de l’interphone.
« Oui allo ?
- Guk c’est moi. »
Tout de suite, il entendit le bruit caractéristique lui annonçant que la porte était déverrouillée. Il monta doucement jusqu’à arriver devant la porte du bon appartement. Il toqua
doucement contre la porte. En réponse, il entendit une voix l’inviter à entrer. Il poussa la porte et pénétra dans l’appartement. Une délicieuse odeur de viande grillée l’assaillit. YongGuk
sortit de la cuisine, détachant son tablier pour le poser sur le dossier d’une chaise et accueillir convenablement son invité.
Quand il voulut le prendre dans ses bras, JunHong recula d’un pas, mais pas assez rapidement. Il se retrouva serré contre le torse de YongGuk, le cœur battant, frissonnant à ce contact. Un
souffle contre son cou, un murmure.
« S’il te plait, fais semblant, juste pour quelques heures »
Frisson de peur ou de plaisir ? Il n’eut pas le temps de réfléchir à la question que YongGuk le relâchait déjà, un grand sourire aux lèvres.
« Co…comment tu savais que j’allais venir pour manger ?
- Je cuisine toujours quand j’ai congé toute une journée.
- C’est vrai que tu
adores ça. Qu’est-ce que tu nous prépares de bon ?
- Poulet au citron et tomates-cerises. C’est bientôt prêt. »
YongGuk remit son tablier, et retourna à la cuisine, suivi par JunHong qui s’appuya contre le chambranle, regardant son ex-copain s’affairer. Il avait toujours adoré le regarder
cuisiner. Et surtout aller goûter à tout. Il s’approcha doucement et piqua une tomate-cerise. Au moment où il allait en saisir une autre, sa main fut interceptée par celle de YongGuk, qui
entrecroisa leurs doigts.
« J’ai encore besoin de ça, bébé »
L’ainé tira doucement sur leurs mains, faisant s’approcher JunHong jusqu’à ce que leurs corps se touchent. Il glissa sa main libre le long du bras du jeune homme et s’arrêta une fois
arrivé sur sa joue, et sans se préoccuper du léger mouvement de recul de l’homme qu’il aimait, il combla l’espace entre leurs lèvres. JunHong essaya de le repousser en douceur, sans succès.
YongGuk n’en devenait que plus impatient. Il se laissa finalement faire, et le baiser s’approfondit rapidement alors qu’il refermait ses bras autour du cou de YongGuk.
Il ne s’était pas rendu compte à quel point il lui manquait jusqu’à maintenant. Mais à cet instant, collé contre son corps, il avait l’impression d’être un junkie qui reprend une dose après avoir
complètement décroché. Il savait que c’était mal, qu’il ne devrait pas le faire, mais il ne pouvait s’en empêcher. Tant de sentiments se bousculaient dans sa tête qu’il avait presque l’impression
de revivre son premier baiser…
…
YongGuk et JunHong étaient tous les deux installés sur le canapé, JunHong appuyé contre le torse de son petit ami, et regardaient un film romantique. C’était bientôt la fin : les deux
protagonistes venaient de se retrouver et se déclaraient leur amour.
« Il est nul ce film !
- C’est toi qui l’as choisi, bébé.
- Mais y’avait rien d’autre à la
TV.JunHong se renfrogna
- On aurait pu mettre un DVD.
- Sur le coup je n’y ai pas pensé. »
YongGuk lâcha un petit rire, et serra un peu plus la taille de JunHong, calant son menton sur son épaule, et tous deux se concentrèrent à nouveau sur le film. Peu de temps
après, la scène finale arriva, avec le baiser romantique habituel clôturant tout bon film d’amour.
« Dis Guk.
- Hmm ?
- Ça fait quoi de … d’embrasser quelqu’un ? Avec la langue je veux
dire.
- Euh … YongGuk se crispa. C’est … Je ne saurais pas comment t’expliquer, là. Je pense que tout le monde le … ressent différemment.
Mais personnellement, je trouve ça … y’a pas de mots pour le décrire.
- … »
JunHong regarda leurs mains liées pensivement. Cela faisait déjà plusieurs mois qu’ils sortaient ensemble, et malgré tout l’amour qu’ils se portaient, ils n’avaient pas
dépassé le stade du smack. JunHong n’était jamais sorti avec quelqu’un avant, et il était effrayé de découvrir de nouvelles choses. Mais aussi effrayé de perdre YongGuk. Il savait qu’à vingt et
un ans, on attendait plus d’une relation que de simples petits bisous. Il se doutait bien que son copain devait en avoir marre de patienter, même s’il lui avait affirmé le contraire plusieurs
fois, lui promettant que ce n’était pas grave et qu’ils avaient tout leur temps. Mais malgré sa peur, il était rongé par la curiosité. A chaque fois qu’il voyait un couple s’embrasser, dans la
rue ou à la télévision, il se demandait ce que l’on pouvait ressentir. Il mourrait d’envie de le savoir.
Il se retourna pour s’installer à califourchon sur les cuisses de YongGuk, et
encercla son cou de ses bras. Il rapprocha son visage de celui de son copain, leurs lèvres se frôlant, leurs souffles se mélangeant.
« Montre-moi »
Ils s’embrassèrent, lentement, tendrement. Les mains de YongGuk caressaient le dos de JunHong, le faisant frissonner. Puis peu à peu, il le poussa, renversant ainsi leurs
positions, le plus jeune des deux se retrouvant entre le canapé et le corps chaud et musclé de son copain. Mais rapidement il s’éloigna de quelques centimètres, juste assez pour pouvoir
parler.
« JunHong, je ne veux pas que tu te forces.
- Je sais. Mais je ne me force pas. Je veux savoir ce qu’on ressent quand on embrasse la
personne qu’on aime. »
Un doux sourire éclaira le visage de YongGuk, avant qu’il n’embrasse à nouveau JunHong Puis il alla caresser ses lèvres du bout de sa langue, retraçant leur contour.
Instinctivement, la bouche de l’adolescent s’entrouvrit, laissant passer le muscle taquin du jeune homme au-dessus de lui. Leurs langues se cherchèrent, se trouvèrent. Se découvrirent. L’une
experte, l’autre timide et maladroite, elles se caressèrent, se séparèrent pour mieux se retrouver.
YongGuk, profitant de la soudaine soif de connaissance de son jeune copain et se
retenant sur un bras, faisait lentement glisser sa main sur son torse imberbe, lui procurant d’intenses frissons. Il stoppa le baiser, le manque d’air se faisant sentir, et regarda
JunHong.
Ses yeux étaient fermés, contrairement à ses lèvres qui étaient entrouvertes. Sa respiration s’était affolée, tout comme son cœur qu’il sentait battre contre lui. Il était
magnifique. Il ne reprit la parole qu’après que les battements aient repris un rythme normal.
« Alors ? »
YongGuk ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter, JunHong n’ayant que quinze ans. Il ne voulait surtout pas le forcer, ou qu’il se sente obligé de faire quoi que ce soit pour
être au même niveau que lui, ou par peur de le perdre. Mais le regard qu’il lui lança quand il ouvrit les yeux le rasséréna. Et si cela ne lui avait pas suffit, la main qu’il sentit caresser sa
nuque pour recoller leurs lèvres aurait fini de le convaincre.
…
JunHong fut sorti de ses pensées par les lèvres de son ex-copain qui s’éloignaient des siennes. Ils restèrent blottis l’un contre l’autre jusqu’à ce que le repas que préparait YongGuk soit prêt,
puis ils s’installèrent à table et mangèrent, discutant de tout et de rien, JunHong rougissant aux regards trop insistants du jeune homme en face de lui, ou quand leurs mains se frôlaient.
Plus les heures passaient, plus JunHong se perdait. Il aurait voulu rester comme ça pour toujours, se chamailler avec YongGuk, écouter son rire, l’embrasser, sentir ses bras autour de lui. Mais
sa raison lui criait de s’enfuir, de l’oublier. De lui faire comprendre que ça ne pouvait plus durer ainsi, qu’il devait arrêter de le traquer.
Il était appuyé contre le mur à coté de la fenêtre, et regardait le soleil se coucher par delà l’horizon, perdu dans ses pensées. YongGuk était sorti, faisant promettre à JunHong de ne pas
partir. Quelques minutes après son départ, il avait hésité, se tenant à coté de la porte d’entrée, son cœur déchiré. Paradoxalement, il se sentait bien ici, même si la peur lui retournait encore
le ventre. Au fond de lui, il sentait que quelque chose allait mal tourner. Passer une journée dans les bras de son ex-copain qui a essayé de nous violer et qui nous traque jour et nuit ne
pouvait rien apporter de bon. Il s’inquiétait de la réaction de YongGuk quand il lui dira qu’il va rentrer, quand il lui expliquera qu’il doit arrêter de le suivre. Quand il lui fera comprendre
qu’à cause de ça, il ne vit plus depuis leur séparation, qu’il devient fou.
Il fut sorti de ses pensées par des mains entourant sa taille. YongGuk se colla à son dos et l’embrassa dans le cou.
« Hey.
- Hey. »
Ils restèrent un moment comme ça, savourant la présence de l’autre, puis JunHong détacha les bras de YongGuk et se retourna pour lui faire face.
« Guk je …
- Ne dis pas que tu va t’en aller. Laisse-moi encore un moment.
- Il faudra bien que je parte. Mais ce n’est pas de ça que je
voulais parler. Je … Je n’en peux plus que tu me suives partout. Je ne dors plus, je ne suis pas rentré chez moi depuis bientôt un mois. Tu as même commencé à surveiller ce que fait
JongUp.
- Alors reviens avec moi. Moi non plus je ne dors plus sans toi, je ne vis que pour toi. Sans toi je deviens fou.
- Je ne peux pas, Guk. Je t’ai
quitté parce que ta jalousie m’étouffait ! Si tu avais changé, je pourrais revenir avec toi, mais là c’est impossible !
- Je refuse de te laisser. Je t’aime
bébé !
- Moi aussi je t’aime YongGuk ! Mais tu dois arrêter de me suivre. Respecte mon choix. Je … »
Il fut interrompu par YongGuk qui l’embrassa. Doucement, il se fit plaquer contre le mur derrière lui, tandis que le baiser devenait plus intense, leurs langues dansant maintenant
l’une contre l’autre. JunHong ne put se retenir de le serrer contre lui, tandis qu’une main s’infiltrait sous son T-shirt, allant caresser son ventre. YongGuk interrompit le baiser, mais resta
proche des lèvres tentatrices du plus jeune.
« Regarde comme ton corps réagit à mon contact. Tu ne peux pas vivre sans moi. Chaque parcelle de toi est en manque de moi.
- YongGuk, arrête. Sa
voix était suppliante et il tremblait de peur. Laisses-moi. Laisse-moi rentrer chez moi. Laisse-moi vivre !
- Je ne peux pas. Tu es à moi. Si je ne peux pas
t’avoir, alors personne ne t’aura ! »
JunHong se retourna, fermant les yeux, ne voulant pas montrer à YongGuk qu’il pleurait. Mais il ne put y échapper, et son ex-copain le prit contre lui.
« J’en peux plus Guk. J’en ai marre de lutter. J’ai essayé de t’oublier. J’ai essayé de ne pas penser à toi. Mais je sais que je ne pourrais jamais t’effacer de ma mémoire. J’aurais
voulu rester avec toi pour le restant de ma vie, mais ce n’est pas possible.
- C’est possible. Je t’ai promis un cadeau, non ? Garde les yeux fermés, d’accord ?
»
Il sentit une des mains de YongGuk disparaitre d’autour de sa taille, puis quelques secondes plus tard, quelque chose de froid caressant sa joue, descendant dans son cou. Un frisson
lui parcourut l’échine. YongGuk avait toujours eu les mains froides, et JunHong adorait les sentir glisser contre sa peau pendant l’été. Mais ça n’avait pas la même froideur, le même toucher.
C’était glacial, et lisse. Comme du métal.
« Ouvre les yeux maintenant »
JunHong ouvrit doucement les yeux. Il avait raison. C’était bien du métal qui avait parcouru sa peau.
Noir et argent. Brillant. JunHong commença à trembler à la vue de l’arme que YongGuk tenait dans sa main.
« Guk, non … tu ne peux …
- Ce sera rapide, on ne sentira rien. Une balle suffira. Il se décala légèrement, et pointa l’arme sur le torse de JunHong.
Ensemble jusqu’à la fin de nos vies.
- Non, tu ne peux pas faire ça. S’il te plait Guk.
- Bébé, tu as dit toi-même que tu n’en pouvais plus. Que tu
voudrais finir ta vie avec moi.
- Mais pas comme ça ! Pas maintenant ! »
Des larmes parcouraient les joues de JunHong, il tremblait, la peur le paralysant totalement. YongGuk, voyant qu’il pleurait, l’avait serré dans ses bras, et l’arme était maintenant
collée contre sa hanche.
« Ne pleure pas bébé, tout ira bien !
- Tout ira bien ? Tu veux … Tu veux nous tuer, et tout ira bien ?
- On sera enfin
heureux, ensemble. Alors arrête de pleurer, je n’aime pas te voir comme ça.
- J’en ai marre de ... de pleurer pour toi … Pourquoi YongGuk ? Pourquoi me traquer ?
Pourquoi me... »
Un sanglot le coupa au milieu de sa phrase, et YongGuk en profita pour parler.
« Parce que je ne peux pas vivre sans toi. Je t’aime plus que tout, plus que ma vie. Je veux que tu sois heureux, que tu sois en sécurité. Je devais m’assurer que tu ailles bien. Et
je voulais être sûr que, dans le cas où tu m’aies quitté pour quelqu’un d’autre, que ce soit quelqu’un de bien. »
JunHong se laissa bercer par YongGuk. Il se sentait tellement bien dans ses bras. Il aurait voulu y rester des jours entiers, sentir ses lèvres embrasser son cou, ses mains glisser
sur ses hanches, l’entendre murmurer des mots doux. Parler de tout et de rien, rire de ses blagues, se chamailler avec lui, rougir à ses avances. Tout cela lui manquait tellement.
Il l’aimait du plus profond de son être, et savait que jamais plus il n’aimerait quelqu’un comme ça. YongGuk était l’homme de sa vie, son âme sœur. Jamais il ne pourrait oublier la douceur de ses
mains, le son de sa voix, son parfum. Il savait, au fond de son cœur, qu’il n’arriverait pas à vivre sans lui non plus.
Pourquoi continuer de lutter ? YongGuk allait continuer à le traquer, et lui continuerait d’avoir peur de tout, jusqu’à ce qu’il perde la raison. Et il l’avait sûrement déjà perdue,
puisqu’il se retourna, se jetant sur les lèvres de son ex-copain. Ils échangèrent un baiser passionné, mais qui restait malgré tout tendre. JunHong le fit durer le plus longtemps possible, mais
le manque d’air se fit sentir, bien trop vite à son goût. Ils se séparèrent à regret, mais restèrent proches. JunHong attrapa doucement la main qui tenait l’arme, et la fit remonter, jusqu’à
sentir le canon contre son dos.
« Vas-y. Fais-le »
YongGuk déplaça légèrement le canon, puis se déplaça légèrement sur la droite, de manière à mettre son cœur le plus aligné possible, afin d’être sûr qu’aucun des deux ne passerait
pas de longues minutes à agoniser de douleur.
« Je t’aime JunHong. A tout jamais.
- Je t’aime plus que tout, YongGuk »
…
Dans un appartement au cœur de Séoul, une détonation retentit, suivit par le son du métal rencontrant le parquet. Puis deux corps enlacés tombèrent, leurs mains liées à jamais dans la folie de leur amour.