Fiction - Miroir

Jeudi 29 décembre 4 29 /12 /Déc 00:16
- Par x-DDM-th-x - Publié dans : Fiction - Miroir

« Mélodie, dépêche-toi ! Loïc m’a demandé de venir plus tôt pour pouvoir organiser la salle.

- Je te rappelle que j’ai une cinquantaine de croissants, 3 plats de pâte à crêpes, un four à crêpes, Nutella, confitures, sirop d’érable, miel, fromage et jambon. Plus les couverts, les assiettes en carton et les verres en plastique. J’aurais pu dormir ce matin ! Je commençais à 10 heures.

- Tu te serais couchée plus tôt, tu n’aurais eu aucun problème à te lever ce matin. Et je demanderais si tu peux venir chercher des crêpes pour manger.

- Comme ça je pourrais voir Tom.

- Mais bien sûr. Quand tu auras compris que je ne l’aime pas, tu me diras. Mais je suis sûr que tu l’as déjà croisé.

- Peut-être. Si tu me le décrivais …

- Non. Et si tu dis quelque chose à Loïc, je te massacre. C’est clair ?

- Oui c’est clair.

 

On arrive devant la salle. La porte est déjà entrouverte. Ayant dans les mains deux fours à crêpes, je la pousse avec mes pieds.

 

« Hello ! »

 

Tiens, il n’y a personne. Je pose mes fours sur le bureau et prend celui de Magaly pour le mettre avec.

 

« On va poser ça sur la table là-bas. Vu que je ne sais pas comment Loïc veut s’organiser. »

 

On pose tout sur une table un peu à l’écart et quand on a fini, je m’installe sur une table du premier rang tandis que Mel s’assied derrière le bureau.

 

« Tu vas donner quoi comme cours aujourd’hui ?

- Hum, français, maths et biologie moléculaire.

- De la biologie moléculaire ?

- Oui, tu en auras en 3ème année, enfin si tu prends l’option biologie. Et je pense que tu vas aimer. C’est principalement tout ce qui concerne l’ADN.

- Mouais ça peut être cool. Moi je sais que je vais avoir un stagiaire pour la littérature parce que ma prof est absente, mais ce ne sera même pas toi.

- Comment tu sais ?

- Bah les profs me l’auraient dit. Je peux prendre un croissant ? Je meurs de faim.

- Sers-toi, j’en ai pris en plus. »

 

Elle vient s’asseoir sur la table à coté de la mienne. On discute, rigole. Un petit moment de détente avant l’Enfer. Je ne sais pas comment ça va se passer avec Tom. J’espère que tout ira bien. J’entends des coups contre la porte et vois Tom rentrer dans la salle.

 

« Bonjour Tom, ça va ? »

 

Je vois Mélodie stopper tout mouvement. Je la frappe discrètement pour la sortir de ses pensées.

 

« Bien et toi ? Pas trop stressé ?

- Mort de trouille.

- Bon moi je dois aller aider des filles de ma classe pour les maths. N’oublies pas de demander pour midi, me rappelle-t-elle.

- Non ne t’inquiète pas. Dès qu’il arrive, je lui demande et t’envoie un message.

- Ciao. »

 

Elle m’embrasse sur la joue et part, sans m’avoir donné une tape sur les fesses et m’avoir envoyé un clin d’œil une fois arrivée vers la sortie.

C’est officiel : Je la déteste.

 

« Tu veux un croissant ? 

- Volontiers. »

 

Je lui passe le sachet.

 

«  En fait, je voulais m’excuser pour la dernière fois. Tu as dû me prendre pour un malade mental. Mais j’avais passé une mauvaise journée, et presque pas dormi de la nuit.

- Je me suis demandé ce que tu avais, j’avoue. Mais y’a pas de problème. Ça m’arrive aussi de ne pas être de super humeur. »

 

Tom me repasse les croissants. J’en prends un.

 

« En tout cas tu as pris assez de choses pour manger.

- Bah vu qu’on va manger des crêpes, je me suis dit qu’il valait mieux prendre de tout. Loïc va amener les boissons, et encore d’autres garnitures. Mais j’ai eu de la chance que ma sœur commence à la même heure que moi, elle a pu m’aider à porter.

- J’ai bien pensé que c’était ta sœur, vous vous ressemblez beaucoup.

- Elle a aussi le même caractère, et surtout le don pour me mettre en rogne et me pourrir la vie.

- C’est une petite sœur aussi, il ne faut pas trop en attendre. »

 

J’entends soudain des appels du couloir. Nous nous levons et allons voir ce qu’il se passe. Loïc est sur un pied, retenant comme il peut un pack de limonade avec son pied levé et une de ses mains, et essayant de garder l’équilibre avec l’autre pack qu’il tient. Tom éclate de rire.

 

« Très jolie pose Loïc. Tu devrais faire du cirque en tant que clown.

- Tu as besoin d’aide ? lui demandé-je, le sourire aux lèvres.

- Oh non, j’ai juste la lanière du pack qui m’a pété dans la main, et je suis à deux doigts de tomber, mais tout va bien.

- Ok alors on te laisse amener tout ça dans la salle. »

 

J’attrape Tom par le poignet et le tire dans la salle. Dès que nous sommes assez loin, je le lâche.

 

« Il ne va pas … Tom a l’air un peu inquiet, même s’il garde le sourire.

- shh !! Un … deux … trois

- Espèce d’enfoiré ! Ramène tes fesses ici et aide-moi au lieu de te foutre de ma gueule ! Tu vas me le payer, sale gamin ! Je vais transformer ta touffe en crâne d’œuf ! »

 

Je retourne dans le couloir et prend le pack de limonade. Je vois qu’il a encore un sac sur l’épaule. Je le pose en dessous de la table.

 

« Tu connais l’ironie, Bill ?

- Oui. C’est une figure de style que tu as de la peine à maîtriser apparemment. Autrement j’aurais compris tout de suite que tu avais besoin d’aide. »

 

Je reprends mon croissant et lui en tend un. Peu de temps après, les autres personnes de la classe arrivent. Je fais la distribution de croissants en disant bonjour. Je discute avec un petit groupe de gens. Enfin ils me questionnent. Ils trouvent toujours étonnant d’avoir un professeur aussi jeune. L’un deux me dit même que son fils a mon âge. J’entends la sonnerie. Tout le monde se met en mouvement, et s’installe. Chose qui aurait été impossible avec une autre classe. Allez, c’est parti pour deux périodes de mathématiques.

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Jeudi 29 décembre 4 29 /12 /Déc 00:17
- Par x-DDM-th-x - Publié dans : Fiction - Miroir

Les deux périodes viennent de finir. Cette fois-ci, Tom a participé, il s’est même assis tout devant, ce qui m’a étonné. Je ne le voyais pas vraiment en premier de la classe, mais il faut avouer qu’il assure en maths.

Je branche les fours à crêpes que j’ai posés sur le bureau tandis que Loïc distribue les boissons puis les assiettes et couverts. Je vois Tom venir à coté de moi, un plat de pâte à crêpes dans les mains.

 

« Un petit coup de main ?

- Volontiers. Gérer trois fours risque de ne pas être facile. »

 

On commence à étaler la pâte sur les fours, essayant de suivre le rythme imposé par les gens affamés. Dès qu’il y a un moment de calme, je me prépare des crêpes. On entend soudain des coups contre la porte. Un des élèves près de celle-ci l’ouvre. Je vois Mélodie entrer dans la salle.

 

« Tu étais sensé m’envoyer un message !!

- Ah merde j’ai complètement oublié de lui demander. Désolé. »

 

Je me tourne vers le fond de la salle où se trouve Loïc.

 

« - Loïc, je devais te demander si Mélodie pouvait venir manger avec nous. Mais j’ai oublié.

- Non. Si tu m’avais demandé avant, elle aurait pu mais là … Non, je plaisante. Bien sûr qu’elle peut venir.

- Merci. »

 

Je lui prépare quelques crêpes. Elle reste à discuter avec Tom et moi. Je sens quelques regards sur nous, mais je ne m’en préoccupe pas plus que ça. Enfin je peux comprendre, on ne fait que rigoler. Je ne vois pas le temps passer. J’entends soudain la sonnerie annonçant la fin de la pause déjeuner. Je vois soudain Mélodie paniquer.

 

« Merde je vais être en retard. Ciao à ce soir. »

 

Elle m’embrasse sur la joue, fait la bise à Tom et part en courant. Je commence à ranger le bureau pour recommencer à donner les cours. Loïc me fait un signe d’arrêter de ranger.

 

« Ça vous dit qu’on fasse sauter une période de français ? J’ai juste un test à vous rendre et je prévoyais de le corriger en classe pendant la 1èrepériode. Mais j’ai la flemme. Alors je vous les rends, et ceux qui veulent viennent me demander. »

 

Des cris de joie résonnent dans la salle. Loïc fait le tour de la salle pour rendre les tests en vociférant comme quoi s’il y a la case nom/prénom ce n’est pas pour rien et que si ça continue il enlèvera des points à ceux qui oublient, et arrive finalement vers Tom et moi. Tom a fait la meilleure note de la classe. Il n’y a que quelques erreurs dans son test. Je m’en rappelle car je l’ai corrigé, mais il fait partie des personnes qui n’ont pas mis leur nom. Quelques personnes viennent vers moi pour que je les aides après que Loïc se soit énervé contre la quinzaine de gens venus lui demander quelque chose.

 

« Mais en fait tu vas enseigner toutes les branches ?

- Presque. Il n’y a que les langues, la gymnastique, l’histoire et la géographie que je n’enseignerai pas.

- Ce n’est pas un peu trop ? Parce que avec toutes les sciences et le français …

- Non ça va. Moi j’aime l’idée que je puisse aider mes élèves sur autant de sujets. Surtout dans les branches scientifiques. Tu peux faire de la chimie en biologie, par exemple, et si tu n’as pas compris la chimie, t’es dans la merde. Alors que là, je pourrais les aider, même si c’est quelque chose d’une autre branche.

- Et si l’élève n’arrive pas à comprendre tes explications, qu’importe la branche, tu fais quoi ?

- Sympa, ça me rassure vraiment. Mais dans ce cas-là, on va dire que je suis dans la merde.

- Je plaisante. Je ne pense pas que ça t’arrivera. Tu expliques vraiment bien. Et on voit que tu es passionné. Même si on n’aime pas spécialement la branche, on t’écoute. Parce que tu es intéressant.

- Merci

- Et je ne te le dis pas juste pour te faire plaisir. Je préfère quand c’est toi qui donne les cours, plutôt que Loïc. »

 

Je sens le rouge me monter aux joues. Je détourne le regard, et finalement me lève pour aller me resservir un verre de soda.

 

« Tu étais déjà ici l’année passée ? Je ne t’ai jamais croisé je crois.

- Non j’étais dans une autre école. Mais … c’était plutôt axé sur les langues et surtout l’allemand et il n’y avait presque pas de sciences. Alors j’ai demandé à venir ici. Là je suis servi. Mais c’est vraiment ce qui m’intéresse.

- Tu veux faire quoi comme métier ?

- Professeur en biologie ou en français. J’hésite encore. Sûrement français.

- Ah cool. C’est ce que je voulais faire au début. Mais j’ai finalement décidé de prendre aussi les branches scientifiques. J’avais assez de facilités pour ça.

- Moi je ne pourrais jamais. Je galère trop en maths et en chimie.

- Pourtant ce matin, tu avais l’air d’avoir bien compris et pas mal de facilité.

- Parce que j’ai déjà étudié ce sujet. Mais autrement, je ne comprends pas grand chose.
- Au pire, tu me demandes. Je t’expliquerais.
- Merci. Non parce qu’il y a des trucs, j’ai beau essayer de comprendre, j’y arrive pas.
- De rien, ça me fait plaisir. »

Une nouvelle fois la sonnerie retentit. Tout le monde s’installe.

 

« Bon vous risquez de me détester, mais je tiens à préciser que c’est Loïc qui me l’a demandé. Pour cette période de français, vous allez faire une expression écrite. Et vu que vous étudiez Victor Hugo ces temps-ci, le tyran qui vous sert de prof a décidé de vous faire écrire un poème. J’ai essayé de le convaincre de ne pas le faire. Mais autant essayer d’apprendre le chinois à un escargot. » 

 

Je souris devant les têtes dégoutées et les regards haineux lancés en direction de Loïc.

 

« Je ne demande pas un nombre de pieds précis par vers. Il faut juste que ça rime. Après vous choisissez le sujet, et si vous voulez faire des rimes plates, croisées ou embrassées. Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez nous demandez. »

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Lundi 23 janvier 1 23 /01 /Jan 14:17
- Par x-DDM-th-x - Publié dans : Fiction - Miroir

J’entends la sonnerie annonçant la fin des cours pour la journée. Les élèves partent peu à peu. J’ai rarement trouvé une journée aussi longue. J’adore donner des cours, et cette classe est vraiment super. Mais c’est fatiguant. Je ne sais pas comment je vais faire pour tenir l’horaire d’enseignant général. Et l’activité poèmes était franchement une mauvaise idée. Je n’ai même pas réussi à en convaincre un seul de lire ne serait-ce qu’un bout de son texte. Je ne sais pas ce qui est passé dans la tête de Loïc quand il a eu cette idée folle de faire écrire des poèmes à une classe uniquement constituée d’hommes. Mais la bio moléculaire s’est passée comme sur des roulettes. Je suis sorti de mes pensées par Loïc, l’air inquiet.

 

« Bill, ça te dérange de fermer la salle ? J’ai un rendez-vous urgent et …

- Vas-y. Il n’y a aucun problème. Je dois encore ranger les trucs de midi.

- Merci, j’te revaudrais ça. »

 

Il prend ses affaires et part, presque en courant. Je regroupe les victuailles et ramasse quelques verres ou assiettes étant restés sur les tables. Tiens, il y a une feuille qui traîne. Quelqu’un a dû la laisser tomber sans s’en rendre compte. Je la pose sur le bureau et passe un coup de balai et nettoie les tables. C’était la condition sine qua non pour pouvoir manger en classe : que la salle soit nettoyée entièrement. Bon ce n’est pas comme si nous avions mangé des chips, ou d’autres aliments faisant beaucoup de miettes. Dès que j’ai fini de nettoyer la salle, je reprends la feuille. Elle est pliée, ce qui me donne une furieuse envie de lire. Je la déplie. C’est un poème.

 

Lune

 

Lune qui s'arrondit
qui faiblement, luit
tandis que je sombre dans le silence
que laisse ton absence

Lune qui s'agrandit
au fil des nuits
guide moi vers l'infini
Là où la peine s'amenuit

Lune qui brille entre les nuages
qui construit des mirages
Fais moi le plus beau
Celui d'être à ses cotés, là-haut

Lune qui disparait au matin
qui a parcouru tant de chemin
Laisse moi rêver qu'il m'aime encore
Pour que de l'amour je réentende les accords

 

Ce poème est magnifique. Je regarde si la personne qui l’a écrit a mis son nom. A part le poème, il n’y a qu’un dessin dans le coin de la feuille et un autre sur le verso. Ils représentent tous les deux vaguement un F et un T superposés. Je ne sais pas du tout ce qu’ils signifient. Je range la feuille dans mon sac, contrôle que je n’ai rien oublié, reprend tous mes sacs et part.

Pourquoi j’ai gardé ce poème ?



le poème est de moi, après avoir écouté Lune de Notre-Dame de Paris pendant des heures. Mes autres poèmes sont ici

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Lundi 23 janvier 1 23 /01 /Jan 14:32
- Par x-DDM-th-x - Publié dans : Fiction - Miroir

Je sors de la classe en discutant avec le professeur d’allemand. Même si je n’enseigne pas cette branche, Loïc a pensé que ça pouvait être intéressant. Je me suis donc retrouvé avec le professeur que j’ai eu l’année passée. Je le suis jusqu’à la salle des maîtres. Je dois donner un truc à Loïc puis je pourrais m’en aller. Il est en train de boire un café, assis sur l’un des fauteuils.

 

« Je vois que ça bosse dur par ici.

- Tu oses me dire ça, toi qui n’as jamais révisé un seul test ?

- Ouais. Tiens, je t’ai amené le rapport. »

 

Je lui tends une pile de feuilles. Je dois rendre des espèces de rapports pour chaque cours que j’ai donné. Vu que demain, je donne un cours dans la classe à Mélodie, je voulais avoir bouclé ça avant.

 

« Tu m’étonneras toujours, Bill. Comment tu as pu préparer ton cours, surtout en littérature, et écrire tes rapports en une semaine ?

- J’ai un secret. Je ne bois pas de café.

- Sale gosse, va !

- Non mais Mme Porter m’a envoyé ce qu’elle avait déjà préparé. Il me restait à lire le livre et à pouvoir expliquer la moindre ligne si besoin.
- Ouais donc 30 minutes sans compter la petite heure que tu as pris pour lire le livre. Ah oui, Tom m’a donné ça pour toi. »

 

Loïc me tend une feuille de papier.

 

« Qu’est-ce que c’est ?

- Je ne sais pas. Je ne l’ai pas lu. Je me serais senti con si c’était pour t’inviter à boire un verre, ou que sais-je encore.

- Ah ah très drôle. Bon bah j’y vais. Ciao à demain. »

 

Je traverse la salle tout en dépliant la feuille pour la lire. Dans son message, Tom m’explique qu’il a beau avoir essayé, il n’a rien compris au dernier cours de maths, et il me demande si je peux lui expliquer. Bon bah je regarderais quand je peux et le lui transmettrai demain.

Je sors de la salle en rangeant le papier dans mon sac. D’ailleurs ça me fait penser que le poème que j’ai trouvé jeudi passé y est encore. Je relève la tête après avoir entendu quelqu’un m’appeler. Je vois Tom à coté du secrétariat.

 

« - Hello. Loïc t’a transmis mon message ?

- Hé, Tom ! Bah je l’ai lu à l’instant.
- Tu sais déjà quand tu pourrais ? Au pire tu me dis demain.
- Non, laisse-moi juste le temps de réfléchir. Hum … cet après-midi ça ne joue pas, parce que je donne un cours demain, mais je peux demain ou lundi.
- Bah demain, ça me va très bien.
- Tu finis à quelle heure ?

- Je ne sais pas. Je compte en nombre de périodes. J’en ai quatre le matin et deux l’après-midi.
- Donc à trois heures. Ça va si je te donne mon adresse ? Je finis à midi.
- Pas de problème. »

 

Je sors le message de Tom, marque mon adresse au dos, et le lui tend.

 

« - Franchement merci. Tu me sauves la vie. Loïc commence à en avoir marre de moi, tellement je suis nul.

- Y’a aucun problème. Ça me fait plaisir.

- Bon, moi j’ai encore un cours. A demain.

- A demain.

- Encore merci. »

 

 

Je sens le stress monter au même rythme que je me rapproche de la salle de classe. Je commence mon cours dans 5 minutes. Et en plus avec ma sœur dans ma classe, ça va être chaud. Elle risque de me pourrir la vie pendant les deux périodes. Et après me tuer pour ne pas lui avoir dit que j’étais le remplaçant de sa prof. Joie et bonheur.

J’arrive devant la salle. Toute la classe est assise à coté, en train de discuter, ou pour certains, de lire leur livre de français. Je vois Mélodie de dos, en train de chanter une chanson Walt Disney avec deux des filles de sa classe. J’arrive devant la salle.

 

« Bonjour »

 

Je vois ma sœur s’arrêter immédiatement de chanter. Elle est comme figée. Je sors mes clefs et ouvre la porte, laissant les élèves rentrer dans la salle. Je ne peux retenir mon sourire, surtout quand Mélodie passe à coté de moi, me jetant un regard mi-haineux, mi-incrédule. Je ferme la porte et attend que tout le monde se soit installé pour commencer à parler.

 

« Bonjour tout le monde. Je suis Bill Kaulitz, je remplace Madame Porter aujourd’hui. »

 

Je me présente rapidement. Toujours les mêmes regards choqués quand ils apprennent que l’année passée j’étais à leur place. Surtout que, d’après ce que m’a dit Mélodie, la plupart de leurs professeurs ne sont pas loin de la retraite. Je fais l’appel. Je me retiens de rire quand une bonne partie de la classe se retourne sur Mélodie, un air interrogatif peint sur le visage au moment où je l’appelle. Du genre « c’est ton frère ou c’est un pur hasard que vous ayez le même nom de famille ? ». Je la vois se terrer sur sa chaise en me lançant un regard de tueuse.

 

« Bon sortez vos livres, on va corriger le questionnaire sur le chapitre 7, et commencer celui du chapitre 8 »

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Lundi 23 janvier 1 23 /01 /Jan 14:54
- Par x-DDM-th-x - Publié dans : Fiction - Miroir

Des fois je me demande comment je fais pour avoir autant de facilités pour les cours et faire ou dire des conneries incroyables en même temps. Je ne sais pas ce qu’il m’est passé par la tête quand j’ai proposé à Tom de l’aider pour ses maths. Mais c’était clairement une mauvaise idée. La pire que j’ai eue ces derniers temps. Et en plus ma sœur fait que de me faire chier depuis qu’elle l’a vu, en me demandant comment je le trouve. Et là elle est dans sa chambre, révisant le vocabulaire d’anglais et passant rapidement en revue celui d’allemand - étant d’origine allemande, l’allemand est la dernière matière que l’on révise. Et à coup sûr je vais en prendre plein la gueule quand elle verra que j’ai invité Tom. Je monte jusqu’à la chambre de ma sœur et toque à sa porte. Elle me gueule d’entrer.

« Qu’est-ce que tu veux Bill ?

- Si je te demandais d’aller chez une amie jusqu’au souper, tu serais d’accord ?

- Tu me caches quelque chose, toi.

- Non même pas. Réponds à ma question s’il te plait.

- Pas tant que tu ne me dis pas ce que tu veux me cacher. Tu as invité quelqu’un à passer l’après-midi et tu veux un peu d’intimité ?

- Non.
- Allez Billou ! Dis-moi au moins si c’est un homme ou une femme ! Je suis sûre que c’est pour ça.
- Si je te dis oui, tu acceptes de me laisser la maison cet aprèm ?
- Il ne faut pas rêver. Je t’en veux pour ce matin. Mais si tu me dis pourquoi tu veux la maison pour toi seul, c’est ok.

- je ne te dirai …

 

Je suis interrompu par la sonnette. Je me mords la lèvre à peine une seconde, regardant en direction de la porte, assez cependant pour que Mélodie le remarque. Elle se précipite donc sur moi, me pousse dans le couloir et dégringole les escaliers pour ouvrir la porte avant moi. Je cours derrière elle. Putain elle est rapide cette bougresse ! Je suis à peine au bas de l’escalier que j’entends la porte s’ouvrir, un couinement de stupeur et une voix enjouée.

 

« Hello Mélodie ! Ton frère est là ? »

 

J’arrive derrière Mélodie. Elle ne réagit pas quand j’essaye de la pousser. Je lui tape les fesses assez fortement. Elle pousse un cri suraigu.

 

« Espèce de taré du cul ! Mais t’es malade ! Tu aimes faire souffrir les autres, ce n’est pas possible ! Et après on s’étonne que tu fasses prof ! Tu aurais dû vivre au siècle passé, tu aurais pu frapper tes élèves avec une ceinture au moins !

- Tu te pousses s’il te plait ? J’aimerais accueillir Tom.

- Non mais tu m’as cassé le coccyx ! Je ne sais pas si tu te rends compte ! Je fais comment moi ?
- Ce n’est pas grave, tu es célibataire pour l’instant. Ton bassin ne risque pas d’être très sollicité.
- Tu me le payeras. Et très cher. Je te hais.

- C’est bien dommage, moi je m’adore. »

 

Elle grogne de colère et part dans sa chambre, non sans m’avoir donné un coup de poing dans le ventre. Tom est écroulé de rire sur le seuil.

 

« Hello. Ça va ?

- Oui.

- Prêt à bosser ?

- On va dire que oui.
- Je vais te faire devenir une vraie bête en maths. Mais à une condition.

- Vu comme tu te disputes avec ta sœur, j’ai peur. »

 

Je rigole. C’est vrai qu’on est assez extrêmes dans notre genre. Quand on commence à se gueuler dessus, on ne s’arrête plus, et tout le monde croit qu’on se déteste. Mais en fait c’est tout le contraire. On se prouve notre amour avec ces engueulades.

 

« Ne t’inquiète pas. C’est très simple. Je te demande juste de prouver à Loïc que tu assures en maths.

- Ah ça y’a aucun problème. Enfin une bonne occasion et une bonne raison de pourrir son cours. Je suis tout à toi »

 

Je lui propose de me suivre jusqu’à la cuisine. On s’installe sur le bloc central. Pendant que Tom sort ses affaires, je lui sers un verre de soda. On commence gentiment. Il comprend très rapidement, et fait très peu de fautes.

 

« Tu t’es foutu de moi, non ? Tu m’as dit que tu étais une quiche en maths, mais tu comprends super bien en fait.

- Ah non, je te jure que je ne pigeais rien du tout. Mais là, j’ai eu une espèce de déclic. C’est super simple, quand tu as compris le truc.

- Non mais comment tu peux te faire engueuler par Loïc parce que soit disant tu es nul, alors que là, tu fais tes exercices sans fautes, et super rapidement ?

- Je t’ai dit, c’est toi qui explique bien. »

 

J’attrape nos verres vides pour les remplir, et surtout pour me détourner du regard et du sourire de Tom qui me font rougir. Je vois Mélodie rentrer dans la cuisine, son casque sur les oreilles en train de danser et chanter, dans sa tenue pour traîner à la maison, c'est-à-dire minishort en jeans et haut de bikini. Oui parce que mademoiselle a tout le temps chaud. Elle doit avoir zappé que Tom est là. Elle se dirige vers le frigo toujours en chantant She Wolf de Shakira.

 

« You’re my teacher, and I’m you’re student … (1)
- Elle se rend compte qu’on est là ?
me demanda Tom, en rigolant.

- Pas du tout. Mais ça ne devrait pas tarder.

- There’s a she wolf in the closet, open and set her free, ahooouuuu. There’s a she wolf in your closet, let it out so it can breathe »

 

Après un dernier déhanchement, Mélodie se retourne, un pot de glace dans les mains, et en nous voyant, enlève ses écouteurs.

 

(1) les vraies paroles sont « Moon’s my teacher, I’m her student », mais je les ai légèrement adaptées pour que ça colle à l’histoire

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