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Je m’essuie la lèvre. Bill va paniquer, je saigne encore. Je rentre discrètement et monte dans ma chambre tout aussi silencieusement. Mon frère écoute de la musique dans sa chambre. Je pose mon sac et vais à la salle de bains. La blessure à ma lèvre est affreuse. Je peux oublier de la cacher. Mon piercing est à moitié arraché et m’a entaillé profondément la lèvre. J’enlève un de mes bracelets mousse. Mes poignets sont rouges et couverts de griffures, certaines ont saignés. Je remets mon bracelet.
Bill - Tom, tu as eu quoi à la lèvre ?
Tom - Rien.
Bill - Arrêtes de me mentir. Je sais qu’il se passe quelque chose. Tu ne me dis plus rien depuis que maman s’est barrée. Je ne te reconnais plus, Tom !
Il s’approche de moi, examine ma coupure.
Bill - Asseye-toi.
Je m’asseye sur le rebord de la baignoire. Il sort du désinfectant de l’armoire à pharmacie. Il m’enlève délicatement mon piercing puis désinfecte la blessure. Il se retient de pleurer. Putin, il pleure à cause de moi. Mais c’est pour lui que je fais ça, pour lui que j’endure cette souffrance presque quotidienne.
Tom - Bill
Bill - …
Tom - Billou ?
Bill - Quoi Tomi.
Tom - Arrêtes de t’inquiéter. Je vais bien.
Bill - Tu trouves que d’avoir la lèvre ouverte c’est d’aller bien ? Et tu crois que je n’ai pas vu les marques sur tes poignets, et les bleus sur tes bras ? Tomi, dis-moi ce qu’il se passe. S’il te plait.
Tom - Je ne peux pas. Tu ne comprendrais pas mes raisons.
Bill - Je ne demande qu’à comprendre, Tomi. Mais si tu ne me dis rien, je ne peux pas t’aider.
Tom - Tu ne peux pas m’aider. Personne ne le peut. Mais merci d’être là.
Je l’embrasse sur la tête, me lève et retourne dans ma chambre. Bill ne me suit pas, il sait que je veux être seul. Putin j’en peux plus de cette vie. Si seulement on pouvait revenir quatre ans en arrière, quand je parlais de tout avec Bill, et que tout allait bien dans ma vie …
…
Luca - Tom !
Tom - Ouais ?
Luca - Tu as du temps pour moi ce soir ?
Tom - Pas ce soir, j’ai déjà un truc prévu. Mais demain après-midi, c’est bon. Enfin, si tu me passes le fric que tu me dois.
Luca - Pas de problème, je te l’amène demain. 250, c’est ça ?
Tom - Oui. Et ce serait chez toi ou chez moi ?
Luca - Chez toi. Si on ne se croise pas demain matin, je t’envoie un message pour te confirmer.
Tom - Ok. Alors à demain.
…
Je n’ai pas croisé Luca ce matin. Mais il m’a envoyé un message pour me dire qu’il venait à 14h chez moi. Je sais qu’il aura l’argent. Je n’ai jamais eu de problèmes avec lui, contrairement à certains. Je me baisse devant mon armoire, et sort une boite à chaussures planquée au milieu des autres. Je la pose sur le lit. Tout y est. Enfin presque. J’ouvre la table de nuit, sort les deux dernières choses. Je regarde l’heure. 13h50. Pile dans les temps. On toque à la porte. Je ne descends pas, il a l’habitude d’entrer et de fermer à clé. D’ailleurs j’entends la clé tourner dans la serrure. Je me détends au maximum. Je dois me dire que c’est pour Bill que je le fais.
Luca arrive dans la chambre. Avec lui, il faut que je rentre rapidement dans mon rôle, surtout quand il me donne rendez-vous aussi vite. Il se jette sur moi et m’embrasse sauvagement. Il me mord la lèvre. Putin je vais encore saigner. Heureusement, j’ai pensé à enlever mon piercing.
Il m’arrache presque les vêtements, et enlève les siens. Il sort plusieurs paires de menottes, un bâillon et un foulard noir de la boîte puis la pose par terre. Il prend la capote que j’avais sortie et la met. Il passe sa main dans ma nuque, attrape mes tresses et tire, pour que je me mette à genoux. Il approche ma tête de son sexe. Je le prends en bouche et le suce. Je m’aide de mes mains. Il finit par me repousser. Il prend mon bras, me relève et me jette sur le lit. Il prend le bâillon, m’ouvre la bouche et le bloque entre mes dents. Il l’attache tellement serré qu’il me coupe presque. Puis il attache le foulard sur mes yeux. Il me retourne sur le ventre et me place de manière à ce que mes pieds soient près du bout du lit. J’entends le cliquetis des menottes. Il m’attache les pieds de chaque coté du lit, puis me prend les mains et me les lies dans le dos.
Luca - Alors ma petite salope, tu te réjouis, hein ?
Il me donne un coup de poing dans les côtes. Je gémis de douleur. Il me tire la tête en arrière, toujours en tirant sur mes tresses. Il s’approche de mon oreille
Luca - Je suis sûr que tu préfères à sec. Toutes les chiennes dans ton genre préfèrent à sec.
Il lance ma tête sur le matelas, et me donne d’autres coups. Puis je le sens pénétrer en moi violemment. J’essaie de hurler, mais le bâillon me permet à peine de respirer et de pousser quelques gémissements.
A chaque va et viens, il se retire presque totalement pour entrer à nouveau en moi encore plus violemment. Mes larmes coulent, qu’importent mes efforts pour les retenir. Quelques gouttes de sang coulent de mon intimité. Il va de plus en plus vite, faisant augmenter la douleur. Le sang coule abondamment maintenant.
La souffrance est telle que je tremble, mes jambes tenant à peine. J’ai la tête qui tourne. Je ne ressens que de la douleur et du désir. Le désir que tout cela finisse, que je puisse prendre une bonne douche, panser mes plaies et, dès qu’il sera arrivé, me blottir dans les bras de mon frère.
Je le sens se retirer. Il fait je ne sais trop quoi avant de détacher les trois paires de menottes mais me laisse le bâillon et le foulard. Je tombe sur le côté. Je l’entends sortir de la maison. J’enlève le foulard et le bâillon. Je me lève difficilement. Je me tiens au mur pour ne pas tomber. Je vais à la salle de bains. Je me lave rapidement. Je retourne dans ma chambre, range le fric dans un tiroir du bureau et vais vers mon lit. J’ai envie de vomir, de disparaître juste pour ne plus souffrir. Je me couche, me glissant sous la couverture couverte de sang. Je ferme les yeux. Je ne veux pas encore pleurer. Je ne sens plus rien, n’entends plus rien, ne vois plus comme si je m’enfonçais dans un lac sombre sans savoir comment nager …
…
Je me réveille dans une pièce totalement blanche. Je referme les yeux, la lumière étant aveuglante. J’entends un bip à coté de moi. Et aussi des sanglots. Je laisse mes yeux s’habituer à la lumière, puis les ouvres complètement. Je me sens si faible. Je regarde autour de moi. Qu’est-ce que je fais dans un lit d’hôpital ? Je tourne légèrement la tête. Je vois Bill assis dans un fauteuil, les jambes entourées de ses bras.
Tom - B... Bi...Bill.
Il lève la tête. Dès qu’il voit que je suis réveillé, il se jette dans mes bras. J’arrive à peine à lever les bras pour le serrer contre moi.
Tom - Bill, qu’est-ce … qu’est-ce qui m’est arrivé ?
Bill - Quand je suis rentré, je suis venu dans ta chambre. Je voulais te parler. Et quand je suis arrivé, je t’ai vu dans ton lit, la couverture et toi-même couverts de sang. J’ai … J’ai paniqué. J’ai essayé de te réveiller, mais tu ne répondais pas. J’ai appelé une ambulance.
J’essaye de m’asseoir. Bill me retient. Ma gorge est sèche, j’ai la voix rauque.
Bill - Tu dois rester coucher. Les coupures dans ton dos risquent de se rouvrir.
Tom - Les coupures ?
Bill n’a pas le temps de répondre. Un médecin ouvre la porte.
Dr. Masen - Bonjour Bill. Oh tu es réveillé, Tom. Ça nous fait un poids en moins. Bill doit avoir le dos cassé à force de rester sur ce fauteuil. Même si la nuit il dormait à côté de toi, il doit souffrir.
Tom - Depuis combien de temps suis-je ici ?
Bill - Bientôt cinq jours.
Je cligne des yeux d’incompréhension. Cinq jours ?
Tom - Tu es resté tout le long ?
Je vois Bill baisser la tête. En temps normal, je l’aurais engueulé pour avoir loupé les cours. Mais là, y’a pas de risque. Je vais passer un mauvais quart d’heure quand je devrais lui expliquer pourquoi il m’a retrouvé évanoui sur mon lit. Alors autant ne pas trop l’énerver maintenant. Je lève ma main, attrape son cou et l’attire à moi pour l’embrasser sur la joue.
Le docteur se racle la gorge.
Dr. Masen - Tes blessures ne sont pas très graves, tu as juste le corps couvert de bleus.
Tom - Juste couvert de bleus. D’accord. Et ces coupures dans mon dos ? Qu’est-ce que c’est ?
Dr. Masen - Hum … Bill, tu pourrais juste sortir de la chambre un moment s’il te plaît ?
Bill - Mais …
Tom - Non, il peut rester. Je n’ai rien à lui cacher.
Je vois son regard furieux. Ce n’est pas vrai bien sûr, mais je vais tout lui dire après.
Dr. Masen - Hum … Quelqu’un doit t’en vouloir. On t’a gravé quelque chose au couteau assez profondément. Mais les plaies étaient propres, et le couteau bien aiguisé, donc elles ne laisseront presque pas de cicatrices.
Tom - Qu’est-ce qu’on m’a gravé ?
Il me tend mon dossier. Ils avaient pris une photo. Les plaies sont écartées, mais on peut clairement lire un mot : salope. Je vois marqué dans un coin « Viol ??? ». C’est vrai que, vu de l’extérieur, on pourrait croire à un viol. Je rends le dossier.
Tom - Si jamais ce n’est pas ce qui est marqué. Mon copain, enfin mon futur ex-copain, est très jaloux, et en soirée, j’ai dansé avec ma meilleure amie. Et maintenant il m’en veut.
Dr. Masen - Tu n’étais pas censé lire.
Tom - Vous alliez me poser la question, autrement vous n’auriez pas demandé à Bill de sortir. Et quand on ne veut pas que quelqu’un lise ce qu’on a écrit, on ne l’écrit pas en rouge et en énorme sur le coin de la feuille.
Dr. Masen - Tu as raison. Me voilà rassuré … Tu devras rester encore quelques jours ici, mais j’ai autorisé Bill à rester. Bon je vais vous laisser. Bonne journée.
Il quitte la pièce. Je soupire. Je vais devoir expliquer à Bill pourquoi je me suis prostitué. Je me rappelle soudain que j’ai parlé d’un copain, alors que Bill n’est pas au courant que je suis bisexuel. Je le regarde, me mordant la lèvre. Il n’a pas l’air trop choqué.
Bill - J’étais au courant.
Tom - Tu étais au courant ? Comment ? Et pourquoi tu ne m’en as jamais parlé ?
Bill - Bah je ne trouvais pas super important. Et je l’ai appris quand un certain James a téléphoné à la maison, me demandant si tu avais bien reçu ses fleurs.
Tom - Ah ok.
Bill - Mais il y a quelque chose dont je ne suis pas au courant …
Je soupire.
Tom - Je vais t’expliquer, et je te promets que plus jamais je ne rentrerais en sang.
Bill - Je peux juste te poser une question avant ?
Tom - Oui, bien sûr.
Tout ce qui retardera un peu le sujet principal est le bienvenu.
Bill - Je suis allé te chercher des habits hier et j’ai aussi voulu t’amener ton MP3, pour quand tu serais réveillé. Je ne l’ai pas trouvé tout de suite, et j’ai regardé sous ton lit. Et j’ai trouvé ça.
Il se lève, va fouiller dans son sac. Il revient vers moi, sans me montrer. Il se rasseye à côté de moi et pose sur mes jambes étendues une des paires de menottes. Je retire ce que j’ai dit, tout n’est pas le bienvenu.
Tom - Hum ouais. Alors je t’explique, et tu devineras la raison. Quand maman s’est barrée, elle avait plusieurs mois de loyer impayés. On a failli être mis à la porte. Et avec mon salaire, je n’aurais pas réussi à rembourses les dettes. Même si tu m’avais aidé. Alors j’ai dû trouver un moyen de gagner beaucoup d’argent. Et rapidement.
Je commence à pleurer. Bill me prend dans ses bras.
Bill - Ok, je ne voyais pas à quel point c’était difficile pour toi. Ce n’est pas grave. Tu me raconteras plus tard.
Tom - Non. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferais jamais.
J’inspire profondément.
Tom - Je ne voulais pas que tu te retrouves à la rue, ou dans un foyer. On aurait été séparés, et ça aurait été de ma faute. Alors … Alors j’ai vendu mon corps. Je me suis prostitué pour qu’on puisse rester ensemble. Je suis la seule famille qu’il te reste et je n’aurais pas supporté de t’abandonner dans un foyer.
Je le vois serrer les poings. Ma voix n’est qu’un murmure, les larmes dévalent mes joues.
Tom - Et quand les factures ont été payées, j’ai continué, car je voulais t’offrir la meilleure vie possible.
Bill - Tu veux dire que …
Il regarde les menottes, prend ma main, et fixe les marques sur mes poignets. Il les caresse, comme s’il voulait les faire disparaître.
Tom - Je n’étais qu’un objet pour eux, une sous-merde. Tu ne peux même pas imaginer ce que j’ai subi. Mais je le faisais pour toi. Autrement je n’aurais jamais tenu aussi longtemps.
Bill - Mais … maman s’est barrée il y a quatre ans. Tu veux dire que ça fait quatre ans que tu te prostitue ?
Il lève les yeux sur moi. J’hoche la tête.
Bill - Je devrais t’en vouloir pour l’avoir fait, et t’insulter pour me l’avoir caché aussi longtemps. Je devrais même te frapper, je pense. Je devrais te frapper, et ne plus jamais te parler. Mais tu l’as fait pour moi. Merci frangin.
Il se couche à coté de moi, veillant à ne pas me faire mal. Il lève la tête, embrasse ma joue. Ca fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi proche de mon Billou. La vie va recommencer comme avant.
Un OS yaoi sur la prostitution. Cela fait longtemps que je voulais écrire sur ce sujet, et j'en ai enfin trouvé le temps, et l'envie.
Bonne lecture.
image : prise sur FuckerBerrouz