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Je sors de la classe en discutant avec le professeur d’allemand. Même si je n’enseigne pas cette branche, Loïc a pensé que ça pouvait être intéressant. Je me suis donc retrouvé avec le professeur que j’ai eu l’année passée. Je le suis jusqu’à la salle des maîtres. Je dois donner un truc à Loïc puis je pourrais m’en aller. Il est en train de boire un café, assis sur l’un des fauteuils.
« Je vois que ça bosse dur par ici.
- Tu oses me dire ça, toi qui n’as jamais révisé un seul test ?
- Ouais. Tiens, je t’ai amené le rapport. »
Je lui tends une pile de feuilles. Je dois rendre des espèces de rapports pour chaque cours que j’ai donné. Vu que demain, je donne un cours dans la classe à Mélodie, je voulais avoir bouclé ça avant.
« Tu m’étonneras toujours, Bill. Comment tu as pu préparer ton cours, surtout en littérature, et écrire tes rapports en une semaine ?
- J’ai un secret. Je ne bois pas de café.
- Sale gosse, va !
- Non mais Mme Porter m’a envoyé ce qu’elle avait déjà préparé. Il me
restait à lire le livre et à pouvoir expliquer la moindre ligne si besoin.
- Ouais donc 30 minutes sans compter la petite heure que tu as pris pour lire le livre. Ah oui, Tom m’a donné ça pour toi. »
Loïc me tend une feuille de papier.
« Qu’est-ce que c’est ?
- Je ne sais pas. Je ne l’ai pas lu. Je me serais senti con si c’était pour t’inviter à boire un verre, ou que sais-je encore.
- Ah ah très drôle. Bon bah j’y vais. Ciao à demain. »
Je traverse la salle tout en dépliant la feuille pour la lire. Dans son message, Tom m’explique qu’il a beau avoir essayé, il n’a rien compris au dernier cours de maths, et il me demande si je peux lui expliquer. Bon bah je regarderais quand je peux et le lui transmettrai demain.
Je sors de la salle en rangeant le papier dans mon sac. D’ailleurs ça me fait penser que le poème que j’ai trouvé jeudi passé y est encore. Je relève la tête après avoir entendu quelqu’un m’appeler. Je vois Tom à coté du secrétariat.
« - Hello. Loïc t’a transmis mon message ?
- Hé, Tom ! Bah je l’ai lu à l’instant.
- Tu sais déjà quand tu pourrais ? Au pire tu me dis demain.
- Non, laisse-moi juste le temps de réfléchir. Hum … cet après-midi ça ne joue pas, parce que je donne un cours demain, mais je peux demain ou lundi.
- Bah demain, ça me va très bien.
- Tu finis à quelle heure ?
- Je ne sais pas. Je compte en nombre de périodes. J’en ai quatre le matin
et deux l’après-midi.
- Donc à trois heures. Ça va si je te donne mon adresse ? Je finis à midi.
- Pas de problème. »
Je sors le message de Tom, marque mon adresse au dos, et le lui tend.
« - Franchement merci. Tu me sauves la vie. Loïc commence à en avoir marre de moi, tellement je suis nul.
- Y’a aucun problème. Ça me fait plaisir.
- Bon, moi j’ai encore un cours. A demain.
- A demain.
- Encore merci. »
…
Je sens le stress monter au même rythme que je me rapproche de la salle de classe. Je commence mon cours dans 5 minutes. Et en plus avec ma sœur dans ma classe, ça va être chaud. Elle risque de me pourrir la vie pendant les deux périodes. Et après me tuer pour ne pas lui avoir dit que j’étais le remplaçant de sa prof. Joie et bonheur.
J’arrive devant la salle. Toute la classe est assise à coté, en train de discuter, ou pour certains, de lire leur livre de français. Je vois Mélodie de dos, en train de chanter une chanson Walt Disney avec deux des filles de sa classe. J’arrive devant la salle.
« Bonjour »
Je vois ma sœur s’arrêter immédiatement de chanter. Elle est comme figée. Je sors mes clefs et ouvre la porte, laissant les élèves rentrer dans la salle. Je ne peux retenir mon sourire, surtout quand Mélodie passe à coté de moi, me jetant un regard mi-haineux, mi-incrédule. Je ferme la porte et attend que tout le monde se soit installé pour commencer à parler.
« Bonjour tout le monde. Je suis Bill Kaulitz, je remplace Madame Porter aujourd’hui. »
Je me présente rapidement. Toujours les mêmes regards choqués quand ils apprennent que l’année passée j’étais à leur place. Surtout que, d’après ce que m’a dit Mélodie, la plupart de leurs professeurs ne sont pas loin de la retraite. Je fais l’appel. Je me retiens de rire quand une bonne partie de la classe se retourne sur Mélodie, un air interrogatif peint sur le visage au moment où je l’appelle. Du genre « c’est ton frère ou c’est un pur hasard que vous ayez le même nom de famille ? ». Je la vois se terrer sur sa chaise en me lançant un regard de tueuse.
« Bon sortez vos livres, on va corriger le questionnaire sur le chapitre 7, et commencer celui du chapitre 8 »