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POV Tom

Je prends le tuyau et tire dessus. J’avais oublié à quel point une pipe à eau pouvait détendre, la Vodka que j’ai mise dans le réservoir aidant beaucoup. Bill est enfin revenu des courses. Il me rejoint sur mon lit, pose les paquets de bonbons et de chocolat, s’empare du deuxième tuyau et tire dessus, pour ensuite recracher le peu de fumée qu’il avait réussi à prendre.

« - Tu aurais pu m’attendre. Elle est presque finie.
- Elle est finie. Mais on va en refaire de toute façon. L’année dernière on en a bien fait vingt. »

C’est la troisième année qu’on se retrouve comme deux cons le jour de la Saint-Valentin, à fumer, boire et s’empiffrer de cochonneries. A chaque fois que l’un de nous sort avec quelqu’un, notre relation fusionnelle fait tout foirer. Je ne compte plus le nombre d’ultimatums qu’on m’a posé. Apparemment mes anciennes copines n’arrivaient pas à comprendre que mon frère jumeau est plus important. Je tire une dernière fois de la fumée et m’amuse à la recracher en faisant des ronds. Je prends mon cendrier pour enlever le tabac et le charbon, ramasse la pince à sucre et pose un nouveau charbon après avoir mis du tabac parfum menthe. J’allume le charbon.
Je vois Bill se saisir d’un paquet de bonbons. Des champignons en sucre rose et blanc. Il l’ouvre complètement et le pose entre nous. J’en prends un.
Je prends une canette de bière, et Bill la bouteille de Vodka.

« J’adore les Saint-Valentin comme ça.
- Clair. Pendant que tous les autres se font chier entre les restos chics et les cadeaux, nous on se bourre la gueule tranquille. En bref …
- C’est le pied !! »

On entrechoque nos bouteilles. Vive la Saint-Valentin.



La pipe à eau est finie depuis longtemps, ainsi que la plupart des bouteilles et il ne reste comme bonbons que quelques nounours Haribo. Bill est bourré et dort à moitié, appuyé sur mon épaule. Je ne suis pas dans un meilleur état. Mais je n’arrive pas à dormir à cause de la lumière encore allumée au plafond. Mon jumeau se colle à moi, se retrouvant avec la tête dans mon cou. J’évite de bouger, autant pour ne pas le réveiller que pour ne pas avoir la migraine. Je sursaute en sentant les mains de Bill passer sous mon T-shirt. Je lui attrape les poignets. Il lève la tête.

« Tu as les mains gelées.
- Et alors ? »

Il s’approche de mon visage. Nos lèvres se touchent presque. Je recule légèrement la tête. Il nous est déjà arrivé de nous smacker pour des paris. Je me suis d’ailleurs toujours demandé ce qui passait par la tête de nos amis quand ils nous lancent des défis pareils. Mais je sens qu’il ne s’arrêtera pas à un simple smack ce soir.

« Billou, tu es complètement saoul.
- Pas du tout. Je sais encore ce que je fais et ce que je veux. Et ce que je veux, c’est toi. 
- Non fré … »

Bill comble l’espace séparant nos lèvres. J’essaie de me libérer, de le repousser mais il vient emprisonner ma tête de ses mains pour m’empêcher de bouger. Voyant que je résiste encore, il s’éloigne légèrement.

« Laisse-toi faire, abandonne-toi.
- Bill, on est frères. On ne devrait pas …

Il recolle nos lèvres, une de ses mains délaissant mon visage pour se glisser à nouveau sous mon T-shirt. Le contact de sa main froide contre ma peau me donne des frissons. Bill passe doucement sa langue entre mes lèvres au moment même où je les entrouvre. Je réponds au baiser. Je ne peux pas résister à son piercing, à ses lèvres douces et à ses mains qui me caressent. Mon corps ne répond plus normalement. J’ordonne à mes mains de le repousser, mais au contraire elles passent dans son dos pour le retenir.
Nos lèvres s’éloignent. Il continue ses baisers dans mon cou, ses mains remontant de plus en plus sous mon T-shirt. Il finit par me l’enlever, ainsi que le sien. Ses baisers descendent sur mon torse, sa langue parcourant à son tour la peau offerte.

« - Bill, on … on ne peut pas faire ça. »

Ses mains décrochent mon pantalon et l’abaissent, ainsi que mon boxer. J’essaye de me convaincre à le repousser, et à m’enfuir de sa chambre. Mais il me connait trop bien, il connait tous mes points faibles. Comme à cet instant, où après avoir enlevé son pantalon et son boxer, il est revenu s’asseoir sur mes cuisses pour m’embrasser dans le cou, juste derrière l’oreille, ses mains parcourant mon torse et me procurant mille frissons. Je passe ma main dans son cou, le faisant reculer assez pour l’embrasser.
On ne devrait pas. On ne devrait pas être nus l’un contre l’autre. On ne devrait s’embrasser comme si notre vie en dépendait. On ne devrait pas avoir envie de l’autre. Je ne devrais pas glisser mes mains dans son dos pour nous coller encore plus. On ne devrait pas ressentir ce frisson quand nos torses et nos sexes en érection se touchent. Ressentir toute cette passion. On ne devrait pas …
Et pourtant je le maintiens serré contre moi, nos langues dansant l’une contre l’autre. Je le pousse de manière à être au dessus de lui. Je me retrouve entre ses jambes relevées. Tout en m’appuyant de chaque coté de la tête de Bill avec mes avant-bras, le baiser vivant toujours, je commence à me frotter contre lui. D’abord lentement, puis accélérant le rythme peu à peu. Les deux mains de Bill sont dans mon dos, me pressant encore plus contre lui. Nous nous séparons, n’ayant plus de souffle, mais nos visages restent proches, nos gémissements allant s’écraser sur les lèvres de l’autre. Je le regarde dans les yeux. Ces yeux noisettes si différents mais pourtant si semblables en cet instant. Si différents dans les sentiments qu’ils montrent habituellement. Mais si ressemblants en ce moment, révélant les mêmes envies, les mêmes désirs. Plus, encore plus et toujours plus.
Je continue d’accélérer le rythme de mes coups de bassin, mes yeux toujours fixés dans les siens, jusqu’à ce que j’atteigne l’orgasme, juste après Bill. Je me couche à coté de lui. Il m’embrasse chastement et se blottit contre moi.


image par : Allegator

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Mar 19 jui 2011 Aucun commentaire