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Je vais encore une fois m’installer au bord de la mare. D’ici, je vois tout le parc, et donc je ne peux pas louper Tom. Ça fait deux semaines que, dès que j’ai un moment, je vais dans le parc et m’installe ici. C’est complètement débile, mais ça ne fait pas de mal d’espérer. Je vais commencer à désespérer de le revoir un jour. Et j’aurais des remords pendant un long moment. J’aurais dû tenter quelque chose.
Quelle chaleur. Je me relève, traverse le parc jusqu’à arriver à la petite fontaine d’eau à l’opposé de la route. De ce coté, il n’y a qu’un petit chemin qui fait le tour de la forêt. Mais personne ne l’utilise. Quelqu’un est déjà en train de boire. Je me mets donc derrière pour attendre mon tour. La personne se relève. C’est Tom. Je l’attrape par les hanches et me colle à son dos.
« Ça t’arrive souvent d’embrasser quelqu’un et de ne plus lui donner signe de vie par la suite ? »
Tom se débat pour échapper à mon étreinte. Je le libère.
« Tu n’étais pas si farouche la dernière fois.
- Qu’est-ce qui vous prends de me tripoter comme ça ?
- Tom, tu t’es jeté sur moi il y a deux semaines, et là, à peine je te touche tu réagis comme une vierge effarouchée ! Qu’est-ce qui ne va pas ?
- Vous … vous faites erreur. Je m’appelle Thomas.
- Tu m’as dit toi-même que tu préférais Tom. Faut te décider un peu dans la vie.
- Vous vous trompez. Je ne vous connais pas, je ne vous ai jamais vu. »
Il commence à s’éloigner. Non mais c’est quoi ce mec ? Je le rattrape, et le plaque contre un arbre, ses poignets bloqués par mes mains au dessus de sa tête.
« LAISSEZ-MOI !
- Pas avant que tu ne m’aies expliqué ton comportement. Je veux bien que ta mère t’ait engueulé parce que tu es arrivé en retard l’autre jour. Mais ce n’est pas une raison pour me traiter comme une merde.
- Vous me faites mal. Et je vous ai dit que je ne vous connais pas !
- Alors je vais te rafraichir la mémoire. Il y a deux semaines, tu es tombé à la flotte dans la mare derrière nous. Je t’ai accueilli chez moi le temps que tes habits soient secs. Tu as passé trois heures chez moi. Et soudain tu m’as dit que tu allais être en retard, tu as remis tes habits, et juste avant de partir, tu m’as embrassé à pleine bouche. Et tu n’y es pas allé de main morte.
- Moi, embrasser un homme ? Jamais ! Je ne suis pas une tafiole sans fierté ! »
En une seconde, j’avais lâché un de ses poignets, et lui avait assené un coup de poing dans le ventre.
« Ne redis plus JAMAIS ça.
- Je ne vous connais pas, et vous m’agressez sans raison. Je dis ce que je veux à une erreur de la nature de votre espèce. »
Je lui bloque le visage de ma main et l’embrasse, forçant le passage de ses lèvres. Je glisse ensuite ma main contre la peau de son dos, puis la fait glisser dans son boxer à la découverte de ses fesses, tandis que je me colle encore plus contre lui. Je peux sentir son sexe dressé contre ma cuisse. Je me frotte contre lui, tandis que je libère ses lèvres pour attaquer son cou. Aucun son ne sort de sa bouche, ni appels au secours ni gémissements. Je continue de me frotter à lui jusqu’à ce qu’un petit glapissement sorte des lèvres de Tom et que je le sente se relâcher complètement. Je le lâche, le laissant glisser à terre.
« Dis-moi qui n’a aucun fierté maintenant. »
Je me retourne et commence à partir.
« Att … Attends Bill … »
Je me retourne lentement, presque en état de choc. Tom, ou Thomas, je ne sais même plus comment je dois l’appeler, vient de m’appeler par mon prénom. Alors qu’il m’a soutenu qu’il ne me connaissait pas. Il s’était relevé, et avançait vers moi. Mais son corps ne tenait plus. Je le rattrape de justesse avant qu’il ne tombe. Je le fait s’asseoir contre l’arbre, m’installant à ses côtés.
« Je … je suis désolé du comportement de Thomas. J’aurais préféré que tu ne le rencontres pas. »
Alors là je ne comprends décidément rien. Je veux bien qu’il parle de lui à la 3ème personne, mais au point de s’excuser comme ça.
« Mais tu ES Thomas !
- Non ! »
Tom vient s’asseoir sur mes cuisses et me serre dans ses bras. Je suis encore en colère contre lui pour m’avoir insulté, mais après ce que je lui ai fait …
« Je suis Tom, celui que tu as accueilli chez toi. Thomas est faible. Il se laisse faire par sa mère. Je ne suis pas comme ça. Je me bats pour qu’il puisse être libre.
- Je ne comprends pas. Qui est Tom, qui est Thomas ? »
Il se met face à moi et m’embrasse à pleine bouche. Je ne peux m’empêcher de le serrer contre moi. Le baiser s’interrompt, mais nos bouches restent proches.
« Tout à l’heure, c’était Thomas. Homophobe et complètement soumis. Je suis le double de Thomas. Ce qu’il a refoulé toutes ces années, j’en ai hérité. La haine envers Sylvie. Le besoin de s’enfuir. L’homosexualité. Thomas n’est qu’un pantin. Et sa mère tire les ficelles.
- Tu es un deuxième Thomas, fait de tout ce qu’il renie ?
- Oui. C’est un peu dur à croire, et encore plus dur à assimiler, mais c’est exactement ça.
- Je suis désolé pour ce que j’ai fait. Mais …
- Ce n’est pas grave. Il s’en remettra. Il est quand même homo à la base. Et il l’a cherché.
- Mais je t’ai … enfin je l’ai frappé et …
- Ce corps prend bien les coups, rassures-toi. »
Il me sourit. Le genre de sourire qui se veut rassurant, qui crie « ne demande pas de précisions ». Je le vois sortir son natel pour regarder l’heure.
« Tu vas devoir y aller, c’est ça ?
- Non j’ai encore du temps devant moi. Mais Thomas est très bon en improvisation, et a inventé un truc qui va bien m’aider. »
Je le vois pianoter sur son natel, se concentrer, puis le porter à son oreille.
« Mère, c’est Thomas … J’aurais une faveur à vous demandez. Vous rappelez-vous de la jeune fille que j’ai bousculé il y a deux semaines ? … Oui. Je l’ai recroisée, et je voudrais savoir si … Merci Mère. »
Il coupe la conversation, puis glisse son natel dans la poche.
« Voilà. Je suis libre jusqu’à au pire des cas 11h demain matin. Sylvie est tellement contente que Thomas ne soit pas « une tafiole, comme son père ».
- Et si Thomas refait surface, je me débrouille comment ?
- Viole-le à nouveau.
- Ne dis pas ça s’il te plait. Je me sens déjà assez mal comme ça.
- Non mais je ne plaisante pas. Ça peut le faire réaliser qui il est vraiment. Ou me faire revenir.
- Y’a pas un autre moyen pour te faire revenir ?
- Jusqu’à aujourd’hui, je pensais que c’était uniquement … involontaire. Qu’on ne pouvait pas demander à l’autre de passer devant, de s’effacer si tu veux.
- C’est possible ?
- C’est ce qu’il s’est passé tout à l’heure. Il m’a … supplié de passer devant. Mais pas assez vite à mon goût.
- Donc il me suffirait de lui demander gentiment.
- Dans l’absolu, oui. Mais vu qu’il me considère comme une menace, encore une idée de sa chère maman, il ne risque pas de me laisser passer devant comme ça. »